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21 septembre 2006

Mélancolie, déprime, dépression, problème spirituel : de l'importance de bien nommer

J'ai adopté un animal jaune d'allure sympathique et primesautière. Selon que je l'identifie comme girafe ou canari, je ne lui accorderai pas la même nourriture, ni la même place dans mon appartement.

L'exemple est trop surréaliste pour être crédible.

En voici un, dont l'authenticité n'est pas prouvée mais qui parait déjà plus réaliste : un couple de touristes trouve un chien sauvage à l'allure étonnante sur une île des Galapagos. Ils le ramènent avec eux. Ce chien devient leur animal de compagnie. Un jour, ils le laissent seul avec leur bébé. Quand ils rentrent, plus de bébé : le "chien" l'avait mangé.
En réalité, c'était une espèce de très gros rat...

Cette petite histoire met en lumière l'importance vraiment cruciale d'identifier correctement, c'est-à-dire de nommer correctement.

"Je me sens triste. J'ai sans arrêt envie de pleurer. C'est d'ailleurs ce que je fais souvent, sans savoir pourquoi... La vie est amère. Elle me fatigue. Je ne comprends pas à quoi elle rime. Le moindre petit geste me coûte de grands efforts. Tout ce dont je me sens capable, c'est de rester au fond de mon lit."

Quel est le problème de cette personne ?
Une déprime ?
Une dépression ?
Un tempérament mélancolique ?
Un problème spirituel ?

Selon le terme que l'on choisit pour identifier, nommer son problème, on s'orientera vers un certain type de "solution" (qui n'en sera pas une, si l'on prend le rat pour un chien.)

Si on le baptise déprime, il faut se secouer ! Sortir, voir du monde, aller au cinéma, rire un bon coup... car la déprime, d'allure familière et pas sérieuse, ne mérite pas un traitement médical. Juste un peu de volonté pour se reprendre en main.

Si on le baptise dépression, on pensera aux anti-dépresseurs. Car l'anti-dépresseur semble, au moins d'un point de vue sémantique, le contre-poison exact, parfaitement approprié, à la dépression.

Si on le baptise, comme autrefois, tempérament mélancolique, il n'y a pas grand chose à faire... à part peut-être se lancer dans la poésie.

Si on le baptise problème spirituel, comme on le faisait à l'époque où les psys étaient prêtres, c'est en se tournant vers Dieu qu'on trouvera la solution.

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