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17 mars 2007

Symbole

Ce cafard-là est symbolique.

Un grosse bébête noire aux multiples pattes. Un masque tragique (avec une bouche aux coins dramatiquement abaissés) lui tient lieu de visage. Il n’est pas triste du tout. Il n’a pas besoin de l’être : il est la tristesse.

Que cache son masque stéréotypé, convenu, traduction visuelle du mot chagrin ?...

Un vide noir, infini, sans étoile.

Il y a comme cela des choses, des êtres, des symboles et des lieux dont l’intérieur est plus vaste que l’extérieur.

Ce sont des cagibis minuscules qui, lorsqu’on y entre, se révèlent plus grands que l’Afrique, des petites boites noires qui contiennent d’énormes amoncellement d’or et de rubis, des phrases courtes écrites en petits caractères qui renferment une sagesse plus vaste que le ciel.

Même si on l’ensevelit sous des couvertures de sommeil ou d’optimisme artificiel, le cafard symbolique qui trottine entre le lit et le bureau persistera à hanter notre chambre : la tristesse qu’il incarne est beaucoup plus que ce que l’on en voit ; les explications amoindrissantes que l’on en donne ne le convaincront pas qu’il n’existe pas.

Ce n’est rien… Rien qu’un petit déséquilibre hormonal…

Les professionnels du mensonge minimisant dissimulent sous de minuscules ersatz de causalité le vide immense d’un certain genre de mort ; ce n’est pas eux qui pourront expliquer, éclairer et combler ce vide noir, infini, sans étoile ; seul l’ultime recours en est capable.

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