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14 novembre 2008

Tout est parfait - c'est le moment...

« Bon job, enfants adorables, belle maison : j'ai atteint tous mes objectifs, j'ai connu tout ce que je voulais connaître, je ne vois pas l'intérêt de continuer. Au sommet du bonheur et de mon accomplissement personnel, c’est le meilleur moment que je puisse choisir pour quitter la scène ; c'est une façon de l'éterniser, de s'éterniser… »
Si le commun des mortels pense au suicide quand tout va mal, certains, plus dégoûtés ou plus douillets, pensent au suicide lorsque tout va bien.
Mais à bien y réfléchir, les deux raisonnements se rejoignent : dans un cas, on se tue pour cesser de souffrir ; dans l’autre, pour ne pas commencer. Dans un cas, on veut régler un problème ; dans l’autre, on veut l’éviter.
Ce qu’on ignore, délibérément ou non, c’est que lorsqu’on a connu tout ce qu’on voulait connaître, on n’a pas forcément connu tout ce qu’il est bon pour nous de connaître. Mais comme on se croit plus malin que l’existence, peut nous chaut ; les expériences qui n’entrent pas dans le cadre de notre petit programme nous répugnent. Elles ne seront (pensons-nous) qu’une répétition sans saveur de déjà-vécu, alors à quoi bon ?
Mais non. Elles seront différentes. Et peut-être qu’elles feront mal. Et oui… Qui a dit qu’on était là pour jouir bêtement du soleil ?
Il y a Charybde ; il y a Scylla ; il y a le sphinx qui dévore ceux qui ne savent pas répondre à ses questions ; il y a les sirènes qui veulent nous entraîner vers les récifs et notre perte ; il y a les cyclopes stupides et anthropophages ; il y a les impôts.
Notre périple n’est pas une visite à Disneyland, où le seul risque est de s’intoxiquer avec de la glace à la vanille périmée. Notre voyage est une aventure, un défi. Alors qui peut prétendre qu’il a fini de vivre ? Tant qu’on respire sur cette terre, c’est pour une raison – une excellente raison. Et le fait que nous ne soyons pas (encore) capable de la distinguer ne la rend pas moins bonne.
Mais au fait, est-ce qu’on se suicide jamais de bonheur ?
Non, bien sûr que non. C’est la peur, encore elle, qui nous pousse. Une peur obscure, celle de l’éternel recommencement du même, et une autre plus obscure et méconnue encore, celle du changement.
Car que se passerait-il si l’illusion de notre perfection se brisait ? Ce j’ai tout réussi de surface, que révèlerait-il, si nous prenions le temps d’en scruter les profondeurs ?
La fragilité de notre mensonge n’y résisterait pas. Vus de dos, les visages sont des masques, parce qu’ils sont des masques. Cette couronne de lauriers, ce n’est pas celle de César, mais de quoi assaisonner un plat de lentilles ; nous sommes ridicule avec cet attirail sur la tête.

3 commentaires:

  1. je ne comprends pas, vous êtes sortie de votre dépression ou pas ?

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  2. oui, ce n'est pas clair ?

    Je vais mettre le titre entre guillemets..

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  3. non je ne trouve pas çà très clair, vous dites "peut-être que c'est le moment..." le moment de passer à l'acte ??... je n'espère pas...
    j'ai lu une grosse partie de votre blog qui m'a littéralement touché.
    j'aimerai entrer en contact avec vous si possible (msn, adresse mail...)
    je ne suis pas fou... juste dépressif en besoin d'aide...
    à bientôt j'espère, sincèrement
    et bravo pour votre blog

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