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10 décembre 2008

3 échelles

Voilà une échelle intéressante (elle est de Marci Shimoff) :

1.Heureux pour de mauvaises raisons ; 2.Heureux pour de bonnes raisons ; 3.Heureux sans raison.

A gauche, vous avez le bonheur qu'on s'achète à un prix trop élevé : drogue, cigarette, orgie de nourriture ou de télé.
Au milieu, vous avez le bonheur raisonnable : heureux parce qu'on gagne bien sa vie, heureux parce qu'on est en vacances, etc.
A droite, vous avez le vrai bonheur : un état intérieur qui n'a pas besoin de justification extérieure pour fleurir, un contentement vraiment intime.

Voici une autre échelle :

1.Anesthésie artificielle ; 2. malheur naturel ; 3.bonheur réel.

Au milieu, vous avez la dépression sauvage : un état d'angoisse et de souffrance qui ne doit rien au discours obsédant sur la dépression, rien aux considérations des psychiatres, rien à leurs diagnostics, symptômes, etc.
A gauche, vous avez le faux bonheur qu'ils proposent : une anesthésie chimique de tous les sentiments par le biais d'antidépresseurs et autres cachetons mauvais pour le cerveau et le reste.
A droite, vous avez le bonheur réel, qui se conquiert de haute lutte sur le malheur.

Lorsque, étant au milieu, on choisit le chemin de gauche, celui de l'anesthésie, on s'éloigne du bonheur réel.

Les gens heureux ne sont pas ceux qui ont choisi l'amputation affective (les cachets) mais ceux qui ont pris le parti de se colleter avec leurs sentiments négatifs.

Ils ont compris que c'étaient eux qui se rendaient malheureux - et qu'ils avaient le pouvoir de se rendre heureux comme ils avaient eu le pouvoir de se désespérer.

Ils ont choisi (c'est un choix) de voir le verre à moitié plein, de croire que ce qui leur semblait un malheur absolu pourrait bien se révéler, par la suite, une chance, et qu'il y a au-dessus eux une Providence qui organise les choses au mieux,l'essentiel étant de lui faire confiance.

Un être humain complet n'est pas un être humain qui s'est amputé de ses émotions sous prétexte qu'elles lui font mal - décision aussi absurde que celle de s'amputer de la main droite sous prétexte qu'elle est blessée.

Perdre, par la consommation de produits chimiques, la capacité à être malheureux, ce n'est pas seulement perdre cela, c'est aussi perdre :

- la compassion qui est étroitement liée à la capacité à être malheureux. Ne comptez pas sur la sympathie d'un ami shooté aux antidépresseurs, il n'en a plus à donner.

- la capacité à être naturellement heureux, amoureux, etc. (ce sont toutes les émotions qui sont bloquées par les antidépresseurs, et pas seulement les émotions négatives... les seuls sentiments "positifs" qui surnagent sont ceux causés par la drogue.)

- une partie de ses facultés intellectuelles et décisionnelles, car raison et volonté sont étroitement liés aux émotions, comme les neurologues l'ont montré. Sous antidépresseurs, les choix que l'on fait sont moins bons, car on n'a plus les émotions et les sensations physiques qui nous guideraient dans nos choix si nous étions dans un état normal.

Ce qui fait de la condition humaine un défi et une occasion sans cesse renouvelée de s'améliorer, c'est la puissance des émotions que l'on ressent, ainsi que la difficulté - mais non l'impossibilité - de les contrôler par la raison.

Les émotions nous poussent et nous tirent ; elles nous donnent du feu, de la vitalité. La raison est, dans l'idéal, le conducteur du char. Si elle parvient à maîtriser et diriger les émotions, chevaux fougueux, rien ne l'empêche d'atteindre ses objectifs.

Mais ces chevaux impulsifs sont aussi intuitifs : ils voient ce que le conducteur du char ne voient pas, et par leurs écarts, le sauvent bien souvent de la chute. C'est la collaboration harmonieuse du maître (la raison) et des serviteurs (les émotions) qui assure la bonne marche de l'équipage.

Notre civilisation émotionnelle, antirationnelle, voudrait que le conducteur du char renonce à le conduire, qu'il se laisse traîner à hue et à dia par des chevaux dont l'un tire à gauche et l'autre tire à droite, quand le troisième veut juste brouter l'herbe là où il est.

Et lorsque le résultat est pitoyable - il l'est forcément -, voilà la société qui nous agite sous le nez ses petits cachets roses et bleus : "ça ne marche pas ?... Alors voilà la solution !"

Si nous les prenons, les chevaux s'arrêtent net. Le conducteur lui-même perd toute motivation pour avancer. Qu'avons-nous gagné ?... Rien. Qu'avons-nous perdu ? toutes nos émotions et une bonne partie de notre raison.

Un être humain complet n'est pas un être humain dont l'humanité a été chimiquement anesthésiée ; un être humain complet n'est pas non plus la marionnette hystérique de ses moindres passions et de tous ses caprices ; un être humain complet est un être chez qui les émotions sont puissantes, et la raison encore plus puissante.

Ce qui amène à une troisième échelle :

1.émotions ; 2.raison ; 3.principes

Si on garde les émotions en bas, la raison au milieu et les principes en haut, on peut réussir sa vie, ou une partie de sa vie.
La raison contrôle les émotions ; les principes orientent la raison.

Mais de nos jours, c'est : émotions en haut ; raison en bas ; principes aux abonnés absents.

1 commentaire:

  1. J'aurai aimé vous lire avant de sombrer... et pas maintenant que tout me semble trop tard...

    Julien

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