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16 décembre 2008

La dépression est un choix (2)

[toujours les idées A.B. Curtiss - traduction libre + qq considérations perso]

Le secret de la dépression est un peu comme le secret de la lecture.
Est-ce que ce n'est pas simple et facile quand on sait?... Et est-ce que ça ne semble pas impossible à accomplir à ceux qui sont restés illettrés ?...
Et combien d'entre nous auraient réussi à apprendre à lire tout seuls, sans personne pour nous enseigner ?
Et qui a essayé de nous apprendre à gérer la dépression ?

Pour ceux qui y sont, la dépression est comme vivre sa propre mort.

Un jour - alors que j'étais en proie à un accès dépressif - j'ai décidé de contre-attaquer mentalement, et j'ai découvert que j'avais toujours eu le pouvoir d'échapper à la dépression - mais je n'étais pas au courant.

J'ai découvert que j'avais le choix.

Je n'avais pas à me soumettre comme un mouton à mes sentiments douloureux ; je pouvais me battre contre eux et en triompher !

Dans la santé mentale, le plus important c'est la perception.

C'est notre perception de la dépression qui est le problème, beaucoup plus qu'un faible niveau de sérotonine.

La plupart des gens s'imaginent que la dépression est causée par des processus et des pensées inconscients et qu'on ne peut donc rien y faire ; je pense que c'est faux. Nous devons apprendre à nous servir de notre esprit au lieu de nous prendre pour lui. Nous ne sommes pas notre esprit : nous sommes le capitaine qui doit apprendre à le diriger. Si notre "moi" (nous-même) ne prend pas le contrôle sur notre esprit, notre esprit va nous enterrer sous des pensées négatives et des états émotionnels cataclysmiques.

Oui, c'est vrai : la dépression est quelque chose de puissant et de pénible, et il est facile de se focaliser dessus lorsque nous ne laissons aspirer par la spirale descendante. Mais ce n'est pas obligé. Nous pouvons changer notre manière habituelle de réagir à la dépression (qui est de ne pas y réagir, justement, de nous laisser emporter comme des feuilles mortes par le vent), et de reprendre notre équilibre par un acte de volonté.

Lorsque nous comprenons que nous sommes gravement déprimé, nous pouvons prendre simultanément conscience que nous avons le choix ; il n'est pas nécessaire que nous restions au bord du désespoir. Où se cache le choix ?...

Le choix est caché entre la conscience et l'esprit, entre le début : "je suis" et la suite : "...déprimé".

On doit apprendre à scinder la phrase ; à isoler "je suis". Nous ne sommes pas un attribut du sujet ; nous sommes beaucoup plus que ces choses (la dépression, la colère, etc.)

Au lieu de laisser la dépression s'occuper de nous, nous devons apprendre à nous occuper de la dépression.

Notre être excède toutes les définitions que nous en donnons ; notre être est cet espace de clarté où nous prenons conscience de ce qui nous arrive. Mais nous n'avons pas à nous prendre pour ce qui nous arrive ; un état émotionnel n'est pas une identité - ou du moins, n'a pas à en être une.

Nous avons le choix, parce que nous sommes plus que ce que nous ressentons, plus que ce que nous pensons, plus que ce qui nous arrive.

Et à l'instant T, celui où nous prenons conscience que nous sommes mal, nous pouvons décider de ne pas suivre le courant, de ne pas glisser sur cette pente : halte-là !... Oui, je me sens actuellement mal, mais toujours moi qui décide. Je peux garder la tête froide, rationaliser, poser des actes concrets qui m'éloigneront de ces marécages-là ; ce n'est pas parce qu'ils me tendent les bras que je dois y plonger.

6 commentaires:

  1. Je ne crois pas avoir vu dans ce blog une référence à une bible incontournable sur le sujet : "Le diable intérieur, Anatomie d'une dépression" de Andrew Solomon...
    Sa lecture tempérerait peut-être le positivisme à tout crin, le simplificateur "si je veux, je peux", les mantras colportés du coaching à tout va, le déni systématique de la dépression "clinique", assez systématiques ces derniers temps...

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  2. Bonjour,
    J'ai déjà mentionné cet ouvrage sur ce blog.
    En effet je crois que peu de livres retranscrivent aussi bien à ce point la dépression.
    Je ne l'ais pour ma part pas lu mais les extraits que j'ai pu lire m'ont fait froid dans le dos et je ne suis pas sûr qu'il faille le conseiller aux "malheureux", à voir...
    J'ai aussi de + en + de mal avec le positivisme à tout crain, peut-être que c'est justement çà qui prouve que nous n'allons pas bien...

    Julien

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  3. Bonjour,

    Dans votre livre "Marre de la vie",le chapitre intitulé "la dépression est un choix" m'a,de prime abord,un peu secouée,perturbée,voire irritée...et pourtant aujourd'hui,je me dis que c'est certainement l'un de ceux qui m'ont le plus fait avancer ! Comme quoi,ce qui nous dérange est ce sur quoi il est parfois utile de s'attarder et de réfléchir pour évoluer .Quand je ressens maintenant un état dépressif poindre le bout de son nez,je me dis" la dépression est un choix...et je peux choisir de ne pas y rester..."
    Merci Lucia.

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  4. Bonjour Sheneyomi,

    merci pour votre commentaire ! Oui, vous avez tout à fait raison, ce qui nous dérange est souvent (pas toujours) ce que nous avons besoin de méditer le plus. Car si on en reste toujours à ce qu'on croit, on risque fort de s'enfermer dans un tout petit cercle de vérités cernés par un océan de mensonges confortables...

    Si vous n'avez pas mis de commentaire sur "Marre de la vie" sur amazon.fr, pourriez-vous en mettre un ? Les commentaires, pour un auteur, c'est de l'or, et c'est ainsi très utile pour les autres lecteurs...

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  5. J'ai déjà mis un commentaire sur Amazon,sous le pseudo Chispa91 ! C'est un trésor votre livre !

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  6. Merci ! Je vous signale (au cas où vous ne le sauriez pas) que depuis j'ai écrit La clé du calme, la clé du bonheur, Réfléchissez : Au-delà des étiquettes politiques, et quelques autres. Ils sont tous en vente sur amazon.fr

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