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03 décembre 2008

Le bonheur avec l’E.T.C.

Un témoignage résume assez bien le côté positif des électrochocs - car oui, il y a bien un côté positif, du moins pour certaines personnes et pour un certain temps :
« C’est un traitement fantastique si vous avez besoin de vous sentir bien pendant cinq minutes – autrement ce n’est pas la peine. Lorsqu’on m’a prescrit l’E.C.T. pour la première fois, on m’a posé un dépliant sur les genoux, c’est toute l’information que j’ai reçu. On m’a prévenu que des pertes de mémoire étaient possibles, mais on ne m’a pas prévenu que l’oubli de tous les souvenirs d’enfance était possible. L’E.C.T. est super pour une après-midi, si vous réussissez à faire abstraction d’une atroce migraine, mais à part ça je considère l’E.C.T. comme inutile et nuisible. Si on vous propose ce traitement, refusez-le. L’E.C.T. peut vous faire sentir mieux pendant un petit moment, mais vous perdez votre capacité à vous souvenir des gens, des lieux et des événements et du passé. Si vous voulez vous sentir mieux, aidez-vous vous-même, c’est le seul moyen. »
Dans la mesure où les électrochocs sont efficaces, ils le sont parce qu’ils abîment le cerveau, comme le fait une lobotomie.
Pendant quelques jours ou quelques semaines le patient peut se sentir euphorique ou exalté ; c’est l’une des conséquences possibles d’un traumatisme au cerveau. Cet état peut être interprété par celui qui le ressent comme une amélioration : on se sent « mieux ». Les personnes extérieures sont souvent effrayées et consternées de cette euphorie étrange, révélatrice d’une personnalité amoindrie et d’une conscience en berne. Le dicton "heureux les simples d’esprit" prend alors tout son sens.
Le « mieux » en question (qui n’est d’ailleurs pas systématique) dure rarement plus de quatre semaines ; à terme, le patient devient apathique et exprime moins de plaintes ou de revendications. Sa personnalité et ses facultés intellectuelles sont drastiquement amoindries – parfois si amoindries, qu’il ne peut même plus s’en rendre compte.

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