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03 décembre 2008

Ne pas prendre sa souffrance au tragique

Notre société est euphoricentrée : obsédée par le bonheur, elle croit, ou veut faire croire, que la joie est l'état naturel et normal de l'être humain, et que toute souffrance est une déviation pathologique de cette norme.

Rien n'est plus faux.

Que l'on soit malheureux pour de "bonnes raisons" ou "sans raison", il n'y a dans les deux cas pas raison de prendre sa souffrance au tragique. Il suffit de la prendre au sérieux.

Dans une certaine mesure, elle fait partie de l'ordre des choses, comme la nuit, la mort, la séparation et la perte.

Le "sans raison" lui-même n'est qu'une illusion : il y a derrière des causes secrètes et déterminantes. Personne n'est triste sans raison.

Tiens, par exemple.

(La suite est une histoire vraie, rapportée par un psychiatre dans un livre).

Il était une fois une jeune femme qui laissa par inadvertance la porte de son appartement ouverte ; son chat s'enfuit ; partit sur la route ; se fit écraser par une voiture.

Dans les jours qui suivirent, la jeune femme se culpabilisa dans des proportions démesurées ; et finit par arriver à la conclusion qu'elle ne méritait pas de vivre.

ça paraît vraiment une raison dérisoire de mettre fin à ses jours n'est-ce pas ?...

Mais ce n'est que la pointe de l'iceberg.

Voici ce qu'il y avait en dessous.

Dans son enfance et son adolescence, son père incestueux abusait d'elle. Une fois, elle partit passer la soirée chez des amis ; par méchanceté, jalousie et vengeance, le père tua son chat (l'animal sur lequel elle avait rapporté toute sa tendresse). Il lui dit ensuite que de toute façon, elle n'était pas assez disponible pour s'occuper correctement d'un animal.

La jeune femme ne s'est PAS suicidée. Elle a fait la paix avec son passé.

Toute souffrance a des causes, même lorsque ces causes sont inconnues.

La prendre au tragique, c'est s'affoler et perdre la tête ; la prendre au sérieux, c'est passer à l'action pour trouver une solution.

Ce passage à l'action n'implique pas forcément quelque chose de spectaculaire ; ça peut être :

- entrer dans une librairie et commander un livre ;
- entrer dans une église et demander à Dieu ;
- entrer dans un groupe d'alcooliques anonymes et demander de l'aide ;
- entrer dans sa famille et avoir une explication à coeur ouvert avec l'un de ses membres ;
- entrer dans une secte ;
- entrer dans le cabinet d'une voyante ;
- déménager ;
etc.

Bon - vous vous doutez que certaines de ces "solutions" ou plutôt actions sont meilleures que d'autres. Je les livre en vrac à votre perspicacité. Vous avez aussi la lecture assidue de ce blog ; il ne constitue pas une solution en elle-même (sauf pour ce qui est de dégoûter du suicide, si vous lisez tous les posts de ce blog l'envie devrait vous passer comme elle est déjà passée à d'autres) mais plutôt une introduction à une solution.

Mais parfois, on a besoin d'une longue introduction pour être prêt-e. Cette longue introduction, c'est la vie qui la donne - avec ses baffes, ses bonnes et mauvaises rencontres, ses déceptions et ses satisfactions - mais aussi les lectures.

Conseils :

- Prendre sa vie au sérieux sans la prendre au tragique ;
- accepter sa souffrance puisque de toute façon elle est là (et se souvenir qu'on n'est pas le seul à être malheureux) ;
- chercher activement une solution ;
- lire ;
- réfléchir ;
- faire preuve de logique dans la mesure du possible, car lorsqu'on renonce à la logique, on renonce à son cerveau, ce qui est toujours dommage.

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