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11 janvier 2009

Le bonheur, le plaisir et la dépression

Comment trouver le bonheur lorsqu'on se sent dépressif ? (car se sentir dépressif, c'est exactement la même chose qu'être dépressif - de même que se sentir heureux, c'est la même chose qu'être heureux).

D'abord, en ne se mettant pas martel en tête.

"Je ne suis pas heureux"... "J'ai une vie triste"... sont des idées qui font pleurer - inutilement pleurer.

Ensuite, en ne courant pas après le plaisir. Parce que les plaisirs que l'on attrape lorsqu'on va mal sont pour la plupart des plaisirs destructeurs - cigarette, alcools, etc.

Enfin, en rangeant.

En rangeant quoi ? Pas ce que vous ne pouvez pas ranger ; seulement ce qui est sous votre main, à portée de votre bras.

On renonce souvent aux tâches possibles pour consacrer toute son énergie à ne pas réaliser les tâches impossibles. Mais c'est l'inverse qu'il faut faire : lâcher ce qu'on n'a jamais tenu (l'impossible à faire) et saisir ce qui est là, ici.

Les rêves les plus grandioses ne sont réalisés que par les personnes qui se lèvent, retroussent leurs manches, et attaquent la vaisselle qui est à faire (exemple). Pour déplacer les montagnes, il faut commencer par enlever les petits cailloux sur la route. Il n'y a pas d'autre étape possible avant celle-là ; c'est la première.

Nous avons tous tendance à regarder trop loin - et à ne pas voir ce qui est à notre portée, voire sous notre responsabilité. Nous avons tous tendance à bâtir des châteaux en Espagne, et à négliger de fermer la fenêtre quand il pleut. Les rêves peuvent devenir horriblement inconfortables quand on les habite 24h sur 24...

Le soir, quand on est fatigué, ce n'est jamais dans le lit de nos triomphes futurs que nous nous endormons, mais dans celui que nous avons fait - ou non-fait - le matin même. Et si les draps sont bien frais et bien propres, ou très sales, ce sera non parce que nous avons atteint nos plus nobles objectifs, mais parce que nous aurons négligé ou pas la réalité ce jour-là.

La vie n'a pas lieu demain, ni hier. Elle a lieu aujourd'hui. Et si nous voulons faire quelque chose, c'est aujourd'hui que nous devons nous y mettre, car il n'y a pas d'autre jour. Trier ses papiers... traiter son courrier... brosser ses dents... c'est trivial peut-être, mais si nous ne le faisons pas nous coulerons doucement sous le chaos et la crasse.

Le bonheur est l'objectif le plus banal qui soit - personne n'est libre de s'en donner un autre. Même quelqu'un qui choisirait de ne pas être heureux ne saurait le faire que parce qu'il espère obscurément qu'ainsi, il trouvera un certain genre de bonheur - celui du calme, peut-être.

Mais ce n'est pas une raison pour faire du bonheur - ni du malheur, d'ailleurs - une obsession.

Il vaudrait mieux se concentrer sur n'importe quelle autre quête, une quête plus concrète et plus mesurable, que sur celle-là. Non qu'elle ne soit pas digne d'être poursuivie, mais le ponpon désiré est beaucoup trop abstrait pour être saisi de cette manière-là.

A la limite, ce qu'on pourrait se dire c'est qu'au fond, on est déjà heureux - mais comme aucune catastrophe ne nous prive de ce bonheur, nous n'avons pas conscience de le posséder. Ceux qui se retrouvent confrontés à la mort, à la maladie, repensent à leur déprime antérieur comme à un paradis.

Bref...

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