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01 janvier 2009

Le sport rend-il dépendant ?

[j'ai déjà abordé un sujet similaire dans un post dont le titre contient "haricots verts"...]

Il y a dépendance et dépendance.

Le premier type de dépendance
L'être humain est naturellement dépendant de l'oxygène, de la nourriture et de l'eau : il ne peut pas vivre sans. ça fait partie de sa condition humaine et il n'y a là rien à déplorer et rien à combattre. A ce niveau-là, tout le monde est logé à la même enseigne.

Le deuxième type de dépendance
Mais généralement, lorsqu'on parle de "dépendance" on ne parle pas de ces dépendance inéluctables là... mais plutôt des dépendances à l'alcool, à la cigarette - pour ne citer que les plus connues.

Ces dépendances du deuxième type ont un seul point commun avec les dépendances saines : on a l'impression qu'on a besoin d'elles pour vivre.

Et deux énormes différences :
- cette impression de besoin est une illusion : on peut très vivre sans alcool et sans cigarettes (alors qu'on ne peut pas vivre sans oxygène) ;
- la chose dont on est dépendant nous détruit : la cigarette nous fait du mal, voire nous tue (alors que, je répète, on ne peut pas vivre sans oxygène) ;
- la chose dont on est dépendant est intrinsèquement de la drogue.

Le sport
Alors, est-ce que le sport peut-il rendre dépendant ?...

Tout d'abord, une précision. Ce n'est pas parce qu'une activité prend toute la place, ou presque toute la place, dans la vie d'un individu qu'il en est dépendant comme on peut être dépendant de l'alcool. On a le droit d'être passionné... (on a même le droit d'être obsédé, monomaniaque...) sans être classé parmi les drogués dépendants.

Un artiste qui consacre ses jours et ses nuits à la peinture est-il "dépendant" de la peinture ? Peut-être au sens 1 (comme on est dépendant de l'oxygène) mais pas au sens 2, car la peinture ne le détruit pas, au contraire, elle le fait vivre. Et peut-être qu'il ne survivrait pas si on le privait de ses pinceaux.

Ce qui nous amène à un premier constat : les dépendances de type 1 (dépendances naturelles et bénéfiques) sont à répartir dans deux catégories :
- celles qui sont les mêmes pour tout le monde ;
- celles qui sont spécifiques à certains individus.

Tout le monde a besoin d'oxygène, d'eau et de nourriture ; certaines personnes ont aussi besoin de consacrer une grande partie de leur temps à la musique, d'autres à l'alpinisme, d'autres à l'écriture, etc. Ces différences s'expliquent par l'infinie variété des vocations.

Donc...

Le sport peut être une dépendance (naturelle, au sens 1) pour quelqu'un dont le sport est la vocation, et tant mieux pour lui : on vit bien mieux avec une vocation que sans.

La seule manière de prouver que le sport est, pour certaines personnes, une dépendance au sens 2 (sens négatif), serait de prouver que...

- le sport est clairement nocif pour ces personnes (détruit leur santé) ;
- ces personnes pourraient très bien vivre sans sport ;
- le sport est intrinsèquement une drogue.

Cette démonstration est assez difficile à faire. Car quand bien même on aurait réussi à prouver les deux premiers points, le troisième résisterait : le sport n'est pas une drogue.

Une drogue - même à petite dose - altère le fonctionnement normal de l'organisme. Par exemple il suffit d'un verre de vin pour perdre une partie de ses réflexes. Le sport, lui, n'altère pas le fonctionnement normal de l'organisme... au contraire, il l'optimise.

4 commentaires:

  1. Super Lucia, merci.

    Julien

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  2. Lucia,
    Je n'arrive tjrs pas à retrouver votre post sur les lectures qui vous ont piégé et celui où vous parlez du moment où vous êtes sorti de la dépression (je crois que vous aviez employé le terme "d'un voile qui se déchire...") grrr.

    Julien

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  3. Pour ma part, je nuancerais.
    Une drogue, a priori, c'est une substance. Ce qui n'est pas le cas du sport (ou plutôt: de l'exercice physique), qui est une activité. Mais cela n'empêche pas certaines personnes d'en faire un usage compulsif, par exemple pour maigrir. Quand on voit certaines photos sur le net (certains bodybuilders, la chanteuse Madonna) on peut se demander à juste titre si c'est si sain que ça; D'autant plus qu'avec la généralisation du dopage, on assiste à des décès prématurés de plus en plus nombreux chez les athlètes.
    Francesca

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  4. Bonjour Francesca,

    non ce n'est certainement pas sain... mais il y a toujours moyen de faire un mauvais usage de ce qui est, intrinsèquement, une bonne chose. Et pour ce qui est du dopage, même s'il est souvent présent dans le sport, il n'en fait pas partie essentiellement.

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