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12 mars 2009

Cybernétique et dépression

Lisez même si ça vous paraît un peu abstrait au début... ça vous concerne et c'est important.

Il y a un rapport étroit entre les deux (cybernétique et dépression). Mais rare sont ceux qui savent ce qu'est la cybernétique - alors même qu'elle est à l'origine de l'ordinateur sur lequel vous lisez actuellement...

La cybernétique est un domaine assez secret - parce qu'il est trop intéressant ?

Si vous cherchez "cybernétique" sur le web, vous trouverez tout un tas de notion (rétroaction, information, input, système) qui n'ont semble-t-il rien à voir avec la dépression.

Voici ce qu'il y a à savoir sur la cybernétique dans le contexte qui nous intéresse (la dépression) :

- Les organismes sont des systèmes finalisés : ils poursuivent une ou des fin(s). Les organismes poursuivent des objectifs.

- Ils sont aussi programmés pour garder leur équilibre, pour "continuer comme ça" (cet état de stabilité ne contredit pas l'idée que les organismes poursuivent des buts : cet état de stabilité n'est pas évident, il fait partie de leurs fins). On appelle homéostasie cette capacité que peut avoir un système à conserver son mode de fonctionnement habituel en dépit des contraintes et changements extérieure. C'est ce qui explique que "plus ça change, plus c'est la même chose".

- Les organismes, lors de la poursuite de leurs objectifs, reçoivent des rétroinformations qui leur permettent de savoir s'ils sont dans la bonne direction ou pas, s'ils sont encore loin ou pas, etc., et leur permet de corriger leur trajectoire.

En ce qui nous concerne, nous n'avons besoin que de ces notions-là :
- Objectif (ou fin, but)
- Homéostasie (capacité à revenir à l'habituel malgré les changements extérieurs)
- Rétroinformation (tout ce qui indique au système où il en est, dans sa poursuite d'objectifs)

Et à ces notions, nous en ajoutant une tirée de la logique :
- moyen (opposé à fin)
Notion qu'on peut élargir à celle de stratégie (un ensemble de moyens mis en oeuvre de manière réfléchie pour atteindre une fin).

L'être humain est conçu pour poursuivre des buts. Le cerveau est un organe conçu pour chercher à atteindre des objectifs. Nous sommes tous des stratèges (au sens large, pas seulement militaire).

Dans les années 50/60, un brillant chirurgien a écrit "Psychocybernétiques", un livre qui montre comment tirer profit des découvertes de la cybernétique pour réussir sa vie. (ps: LISEZ LE.)

En résumé...

Il y a une "bonne" façon d'interpréter les rétroinformations (et ainsi de corriger sa trajectoire) et plusieurs mauvaises, qui font dériver encore plus loin du but.

Lorsqu'on interprète un insuccès comme un "échec définitif", on prend une rétroinformation (trop à droite, trop à gauche, ou : pas encore) pour une condamnation de ses rêves. Erreur.

Lorsqu'on interprète un insuccès comme "la faute aux autres", on prend une rétroinformation là encore dans le mauvais sens : au lieu de corriger sa trajectoire grâce à cette information, on en déduit ce que "devrait être" - selon nous - leur trajectoire à eux... Erreur.

En fait, il y a mille et une façon d'interpréter dans le mauvais sens une rétroinformation. La seule constructive est de la prendre pour ce qu'elle est : une rétroinformation qui nous donne des indications sur notre trajectoire, notre stratégie, la distance qui nous sépare encore de notre but.

Un dessin :


Arrivé au point B, les rétroinformations dont nous bénéficions nous informent que :
- Nous ne sommes pas encore arrivés à C, notre but ou objectif (=ce n'est pas fini) ;
- Nous nous sommes rapprochés de C par rapport à notre point de départ, A (=nous avons avancé) ;
- Nous sommes partis trop sur la droite et nous devons donc rectifier notre trajectoire (=nous devons changer de cap).

L'objectif C peut être tout et n'importe quoi : le bonheur, la richesse, l'amour, un bon travail, comprendre le sens de la vie, trouver le style vestimentaire où nous nous sentirons bien, faire un magnifique mariage, sortir de dépression, etc.

Parenthèse : "Cybernétique" vient du grec "Kubenêsis" qui désigne l'action de naviguer, gouverner. On comprend pourquoi : on navigue en direction d'une destination, d'un but.

Petit bilan des notions qu'on a rencontré jusqu'ici : homéostasie, objectif, moyen (ou plus largement stratégie), rétroinformation. Notre trajectoire est le moyen que nous employons pour atteindre nos objectifs. Pour employer la bonne stratégie, ou plutôt pour corriger au fur et à mesure celle que nous avons choisi, nous avons besoin d'un maximum de rétroinformations.

Dans cette histoire, tout est pour l'instant parfaitement clair, sauf peut-être l'homéostasie, dont on ne comprend pas très bien ce qu'elle fait et ce qu'elle est. Est-elle un objectif ? Un moyen ? Un genre d'objectif ? Pour mieux comprendre le concept d'homéostasie, il faut remettre au centre de la scène le personnage principal : VOUS (ou moi, ou quelqu'un d'autre).

L'homéostasie, c'est une préférence quasi automatique que VOUS avez pour un certain genre d'objectif et un certain genre de stratégie. Quel genre d'objectif ? Quel genre de stratégie ? Ceux que vous avez déjà poursuivi et employé, très souvent, par le passé.

Autrement dit, l'homéostasie c'est la force de l'habitude... la force du statut quo.

Mais ce "statut quo" peut être très remuant ! Quelqu'un qui a pour habitude de déménager tous les six mois suit sa pente lorsqu'il déménage. C'est pour lui la solution de facilité, la solution du statut quo.

Au fait, homéostasie vient de homéo (même) et stasie (position).

Quelques exemples frappants de la force de l'homéostasie - qui permettent de comprendre que ce n'est pas "juste" de l'inertie :
- Les gagnants du loto qui, six mois plus tard, sont de retour au même état qu'avant : la pauvreté.
- Les milliardaires qui "perdent tout" et, six mois ou un an plus tard, on tout récupéré. Le vendeur qui gagne toujours telle somme chaque année. On lui donne un bon secteur : il gagne toujours la même somme. On lui donne un très mauvais secteur : il gagne toujours la même somme.
- Les personnes qui se retrouvent handicapées à vie et qui, six mois ou un an plus tard, se déclarent exactement au même seuil de bonheur qu'avant l'accident.
Tous ces cas permettent de comprendre ce qu'est l'homéostasie : les circonstances changent, mais le système (la personne) réussit toujours à revenir d'une manière ou d'une autre à ce qui est pour elle "normal" - soit normal en termes d'humeur, soit normal en termes d'argent, soit normal en termes d'autre chose...
L'homéostasie, c'est un peu le système du thermostat : quelle que soit la température extérieure, à l'intérieur il y a plus ou moins toujours la même, et les changements sont rapidement - ou moins rapidement - neutralisés, parce que le système fait en sorte de se réguler pour atteindre toujours le même résultat.

On peut dire aussi les choses autrement... l'homéostasie, c'est le nom savant qu'on donne aux conséquences prévisibles d'un programme.

Programme est un synonyme plus vaste d'objectif, un peu comme stratégie est un synonyme plus vaste de moyen.

Si vous êtes malheureux et déprimé, c'est que - d'une manière inconsciente bien sûr - c'est votre programme. De même que certains milliardaires ont pour programme d'être milliardaire, ce qui fait que s'ils perdent leurs millions il les récupère.

Et là, une première différence devient apparente entre le programme du "dépressif" et le programme du milliardaire.

Vous voyez laquelle ?

Je vais vous la dire... ( je suis ravie de partager toutes ces informations confidentielles et passionnantes avec vous).

Mais avant cela, une info : le programme c'est étymologiquement "ce qui est écrit à l'avance", autrement dit ce qui est prévu. Et voici quelques synonymes intéressants de "programme": dessein, plan, objectif.

Revenons à la différence entre le programme du milliardaire et le programme du dépressif.

Le programme du milliardaire est conscient.
Le programme du dépressif est inconscient.

Autrement dit, le milliardaire connaît son programme tandis que le dépressif ignore son programme.

Je change de sujet - un peu.

N'est-on pas condamné par l'homéostasie à garder toujours le même programme ?
NON.

L'homéostasie (ou efficacité du programme) condamne à récolter toujours le même genre de résultat tant qu'on a toujours le même programme, mais dès qu'on change de programme, on commence à récolter des résultats différents.

Et maintenant je change encore un peu de sujet...

A votre avis, comment peut savoir quel genre de programme est le nôtre ?

Facile : en regardant quel genre de résultats sont les nôtres.

Seconde différence entre le programme du milliardaire et celui du dépressif : l'un est plus facile que l'autre.

Car tous les programmes ne sont pas égaux... Il y en a de très facile (mon programme : regarder la télévision et boire de la bière) et d'autres nettement plus difficile (mon programme : courir un marathon). Il est plus facile de déprimer que de gagner beaucoup d'argent. Notons que "facile" ne veut pas dire "agréable". Il est plus facile de déprimer que de gagner beaucoup d'argent, mais c'est aussi nettement moins gratifiant.

Maintenant j'en arrive à un point très, très important...

Notre programme le plus général (celui qui englobe et domine tous nos programmes ponctuels) se confond avec notre définition de nous-même.

Autrement dit, mon programme c'est ma vision de moi-même - de même que votre programme c'est votre définition de vous-même.

En psychologie on parle "d'image de soi", mais il s'agit de quelque chose de plus profond : c'est véritablement la définition de soi.

Imaginons que votre but soit d'arrêter de fumer. Si votre définition de vous-même est "je suis un être mou et velléitaire", vous essaierez d'arrêter de fumer, et vous n'y arriverez pas. Vous aurez alors l'impression de ne pas réussir à atteindre vos objectifs... mais c'est faux : vous avez atteint votre objectif, puisque vous avez prouvé (aux autres et à vous-même) que vous êtes un être mou et velléitaire. Ainsi vous avez accompli votre programme.

Autrement dit, un perdant est souvent quelqu'un qui réussit... c'est-à-dire qui réalise son mauvais programme ("je suis un raté, je n'arrive à rien") Et un gagnant est quelqu'un qui réussit... c'est-à-dire qui réalise son bon programme ("je réussis").

On aurait tort de croire que l'un atteint ses objectifs tandis que l'autre les rate : tous deux réussissent au niveau méta, le niveau du programme général. Mais il y a des programmes qui sont tellement insatisfaisants, tellement désespérants, qu'on peut être tenté d'y échapper par la mort, ou tellement autodestructeurs, que les réaliser complètement équivaut à se tuer.

On peut le dire autrement : le programme auquel on ne peut pas échapper, celui qui nous est d'une certaine manière imposé, c'est d'aligner notre vie, nos actes et nos réalisations sur notre définition de nous-mêmes.

Tout le monde a ce programme-là. Il ne peut pas ne pas l'avoir.

Est-il possible de ne pas réussir à atteindre ce programme-là ? Peut-on ne pas réussir à aligner notre vie, nos actes et nos réalisations sur notre définition de nous-mêmes ? C'est une question difficile. Toutes les personnes qui souffrent de se sentir inauthentique, de faire semblant, souffrent-elles de ne pas réussir à aligner leur vie sur leur définition d'elle-même ?...

Question que je laisse ouverte pour l'instant.

L'autre question qui reste ouverte (et qui prolonge la précédente) c'est : y a-t-il une "nature humaine" objective qui, si notre image de nous-même s'en éloigne, nous signale un problème ?














Vous ne pouvez pas changer d'image sans changer de but, et vous ne pouvez pas changer de but sans changer d'image.

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