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30 mai 2009

"Je n'ai pas le choix"

Règle générale : plus on se croit esclave, privé de liberté, plus on est déprimé. Pour le vérifier, faites l’expérience suivante. Prononcez à haute voix les phrases en italique, et voyez comment vous vous sentez ; puis dites à haute voix les phrases en gras, et observez l’impact qu’elles ont sur votre moral :

On n’y peut rien
Je n’ai pas le choix
C’est comme ça, c’est tout
Je n’ai vraiment pas le choix
Je ne peux pas faire autrement
Je le fais parce que je n’ai pas le choix


Je suis libre
J’ai le choix
Je le fais parce que je choisis de le faire
J’ai toujours le choix
Je ne suis pas obligé
Je fais ce que je veux

Comme vous le constatez, les phrases de la colonne de gauche suscitent découragement, accablement, lassitude et faiblesse, tandis que celles de droite suscitent des sentiments nettement plus positifs. L’impression de ne pas avoir le choix est profondément déprimante.

26 mai 2009

Les idées

Notre société de consommation ne nous sensibilise pas à l’importance des idées. Elle attire plutôt notre attention sur ce qui brille, sur ce qui se touche et se goûte. Les idées (qui n’ont aucune propriété matérielle) ne sont jamais mises en avant en tant que telles, jamais éclairées par les feux des projecteurs comme des stars à part entière.
Rares sont les personnes qui se rendent compte du rôle fondamental que jouent les croyances, idées et concept dans l’existence. A l’époque où j’étais déprimée, je ne faisais pas partie de ce petit nombre. Vous aussi, vous n’avez peut-être pas une conscience particulièrement aiguisée de leur importance.
C’est pourquoi je voudrais attirer votre attention sur ces choses qui n’en sont pas - ces choses mentales.
PORTRAIT CHINOIS
Si les idées étaient un objet, elles seraient une paire de lunette. Lunette de vue, lunette déformante, ou lunette colorée. En effet, c’est à travers elles qu’on voit le monde. La différence, c’est qu’on ne peut pas les enlever – sauf quand on les remplace par d’autres lunettes, d’autres idées.
Si les idées étaient une devise, elles seraient « Qui me croit, m’obéit ».
Si les idées étaient un vêtement, elles seraient la peau : impossible de ne pas être vêtu de ce vêtement-là. A cette différence prêt qu’on change parfois d’idées, comme le serpent change de peau…
Si les idées étaient un lieu, elles seraient un chemin boueux et battu, une impasse, une route qui monte vers le ciel. Car les idées sont tout cela… selon les idées.
Si les idées étaient une arme, elles seraient la plus efficace de toutes. Mais en fait, elles sont déjà une arme - la plus efficace de toutes !

21 mai 2009

Y a-t-il des choix dont on n'a pas conscience ?

En réponse à "Je n'ai vraiment pas conscience d'avoir le choix..."

Le bonheur n'est pas qu'un état d'esprit - et c'est vrai qu'on ne peut PAS le résumer à ça... (Comme souvent, je me suis laissée allée à être trop catégorique et à simplifier les choses à outrance).

Mais si on tombe en dépression après avoir appris à être heureux, est-ce que ça ne signifie pas qu'il manquait quelque chose à la recette du bonheur qu'on a appris et appliqué ? Un ingrédient secret, peut-être... Si la recette était complète, elle ne nous mettrait peut-être pas à l'abri des coup de blues ponctuels, mais elle nous mettrait certainement à l'abri de la "dépression".

Quant aux choix, ils sont innombrables, et si on avait conscience de tous ceux qu'on fait, on serait infiniment éclairé !

"Prendre conscience", c'est justement augmenter la part des choix que l'on fait délibérément, en découvrant ceux qu'on fait déjà sans y prendre garde.

Un exemple. Est-ce qu'un enfant (ou un adulte) mal élevé a conscience qu'il fait le choix d'être désagréable, malpoli, etc. ? Bien sûr que non ! Il se contente (dans sa perspective) de réagir normalement aux gens et aux situations.

Mais c'est vrai - j'ai poussé le bouchon trop loin. La dépression n'est pas un choix. Elle est seulement la conséquence d'innombrables choix faits précédemment.

Choix qui pour la plupart étaient inconscients...

D'autant qu'il ne faut pas oublier que tout ce qu'on ne fait pas (et qu'on pourrait faire) entre dans la catégorie "choix".

Il y a les choix et les habitudes positives [les actes que l'on pose] et les choix et les habitudes négatives [les actes que l'on n'accomplit pas].

Toutes ses innombrables habitudes qu'on n'a pas sont elles aussi des habitudes, sont elles aussi des choix...

Le fait de ne PAS ranger, de ne PAS faire son lit le matin, etc. : tout cela fait partie des habitudes et des choix (les habitudes résultant des choix).

Or l'être humain, en général, se croit innocent de ses mauvaises habitudes.

Il dit (sa grande excuse) : "je n'ai pas le choix".

Et comme il le dit et le répète, et qu'il n'a jamais réfléchi profondément à la question, il le croit.

19 mai 2009

Un état d'esprit à acquérir ?

Question : "Est-ce que lutter contre la dépression est un état d'esprit à acquérir ?"

Ma réponse : On lutte contre un état d'esprit avec un autre état d'esprit ; on triomphe d'une habitude en en acquérant de nouvelles.

Le bonheur est un choix comme la dépression est un choix.

Bien sûr, il ne suffit pas de se dire "je choisis d'être heureux" pour l'être, mais c'est la première étape - une étape indispensable.

Abraham Lincoln disait : "La plupart des gens sont aussi heureux qu'ils sont déterminés à l'être".

Il considérait le bonheur comme un effort.

Tout s'apprend.

Personne ne déplore qu'il ne sait pas faire du vélo de cette manière : "C'est injuste. Je ne sais pas faire du vélo. Pourquoi la vie est-elle si cruelle ?... Autour de moi, tout le monde sait, et moi je ne sais pas ! Pourquoi, mais pourquoi ?!..."

Personne ne se plaint de cette manière, parce que tout le monde sait bien que pour savoir faire du vélo, il faut apprendre à faire du vélo.

Pour le bonheur (ou pour sortir de dépression, ce qui revient au même) c'est pareil : il faut apprendre.

Tout s'apprend.
Tout ce qu'on prend pour un "don" ou le résultat de la "chance" est en fait une compétence acquise par l'apprentissage.

Pour être heureux, il faut apprendre à l'être - de même que pour parler le chinois, il faut apprendre le chinois (même si certains ont le bonheur de naître en Chine et l'apprennent donc naturellement dès leur plus jeune âge).

18 mai 2009

La dépression, un état d'esprit ?

L'industrie pharmaceutique s'échine à isoler la dépression de ses synonymes traditionnels, tels que "état d'âme", "mélancolie", "tristesse"...

La tristesse est un état d'âme ; est-ce que la dépression en est un aussi ?

Oui - si on revient à la perspective antérieure (celle d'avant la psychiatrie).

Et le mot le plus significatif, dans cette expression, c'est "âme".

Car en médicalisant la dépression, on en a fait une maladie du corps - alors qu'elle est une maladie de l'âme.

L'âme a des besoins comme le corps.

Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits... on sombre dans la dépression.

Ps : on peut remplacer "âme" par "esprit".

Apprendre à sourire (2)

Si vous détestez sourire, comment surmonter cette aversion ?...

D'abord, analysez les causes :

- est-ce à cause d'une dentition irrégulière, de tâches de café, etc. ?

- Ou est-ce pour une raison moins matérielle (lorsque vous souriez, vous avez l'impression de mentir, ou d'être un esclave) ?...

Ensuite, quand vous avez mis le doigt sur la cause qui vous bloque, dépassez-la.

Vous ne souriez pas à votre miroir, vous souriez à quelqu'un d'autre. à votre semblable.

Quelqu'un qui, grâce à votre sourire, aura l'impression que le monde n'est pas si hostile, après tout. La personne à qui vous souriez ne voit pas la régularité plus ou moins grande de vos dents, ou ce qui se passe dans votre tête ; elle voit votre bienveillance à son égard - vous êtes amical avec elle, voilà ce qu'elle voit, voilà ce qu'elle apprécie, voilà ce qui la réconforte.

Votre sourire est votre arme. Grâce à lui, vous gagnez des alliés et vous semez le bien : persistez, et vous récolterez la même chose que vous semez.

13 mai 2009

Rechercher le bonheur

Un lecteur perspicace a remarqué une contradiction : d'un côté je dis que la quête du bonheur est vaine, de l'autre j'y encourage.
Le bonheur est un sujet délicat et j'ai souvent varié dans son appréciation.

Voici la conclusion (provisoire) à laquelle je suis arrivée :

- qu'on le veuille ou non, et qu'on le baptise de ce nom ou non, chacun cherche son bonheur. Il est donc illusoire de blâmer cette quête, car le blâmeur cherche exactement la même chose que le blâmé.

- On a tendance à confondre bonheur et plaisir - mais souvent, la quête du plaisir éloigne du bonheur. Ceux qui veulent le bonheur doivent se concentrer sur le long terme, et ne surtout pas le sacrifier à des satisfactions éphémères.

- Le bonheur le plus solide fait une belle place aux valeurs : justice, bienveillance, vérité, etc.

- Souvent, les déprimés font un blocage sur le mot "bonheur" : dépasser ce blocage et apprivoiser la notion est une bonne chose. Comment ?... Par exemple en lisant sur le bonheur - plusieurs livres intéressants (de développement personnel) ont été écrit sur le sujet.

Le bonheur est un sujet d'étude parmi d'autres, et s'y intéresser permet de débloquer certains noeuds intérieurs, de se débarrasser de certains préjugés et blocages.

Je le dis en connaissance de cause : même après être sortie de dépression et avoir goûté au bonheur, j'avais des a priori sur la notion (d'après moi trop clinquante). Mais pour l'écriture de mon livre, j'ai dû me pencher sur le sujet - et maintenant, je me sens tout à fait décomplexée... et beaucoup plus à l'aise dans mon bien-être.

11 mai 2009

De l'inconvénient d'être diagnostiqué

Toutes les étiquettes de maladie mentale sont toxiques, tous les diagnostics psychiatriques font des dégâts. Toutes sapent la confiance qu’on peut avoir en sa normalité, son intelligence et son avenir : sous le nom-éteignoir d’une maladie mentale, comment croire à des lendemains qui chantent ?

Ce qui rend ces diagnostics si destructeurs, c’est (entre autres) leur affinité avec le grand fantôme de la folie. Ce spectre surgit lorsque le psychiatre émet son diagnostic… et une fois invoqué, se refuse à réintégrer le royaume des ombres. Sa présence sinistre, menaçante, ne nous quitte plus.

Et qui sait si cette idée qu’on est déjà plus ou moins fou n’est pas capable, avec le temps, de nous rendre réellement fou, par la puissance de l’effet Pygmalion ? Les maladies mentales ont une existence subjective : être convaincu qu'on est fou, c'est dans une certaine mesure le devenir…

06 mai 2009

Les Mauvais Conseils

La plupart des mauvais conseils peuvent à peu de chose près se résumer ainsi :
- Au lieu de monter, descends.
- Lâche la proie pour l’ombre.
- Jette le bébé avec l’eau du bain.
- Les murs qui te protègent, détruis-les.
Si ces conseils perfides se présentaient nus, ils n’auraient aucun succès ; aussi endossent-ils la rhétorique la plus raffinée, la plus persuasive.

Au lieu de monter, descends, s’habille en : « Lâche prise, il n’y a aucun effort à fournir, tout est déjà là, laisse tomber les il faut et les je dois… Il n’y a rien à espérer et rien à craindre… »

Lâche la proie pour l’ombre endosse le costume pailleté de : « Si tu y crois très fort à tes rêves ils finiront par se réaliser tout seul, sans que tu bouges le petit doigt… »

Jette le bébé avec l’eau du bain se déguise en : « Ton angoisse, ta tristesse… tout est de la faute de ton mental, jette ta logique à la poubelle et tout ira mieux… Arrête de penser, de t'interroger, jouis seulement de ce pur instant qui t’est offert… »

Les murs qui te protègent, détruis-les, se déguise en : « Pourquoi ce besoin de te protéger, de te méfier ?... Il n’y a que les faibles qui craignent de se montrer, de s’exposer, de se livrer… Exprime-toi sans réticence, manifeste Qui-Tu-Es, fiche-Toi des conséquences… »

On écoute ces conseils charitables, on les croit, puis l’on passe à l’action : on démantèle les murs de son château, on troque son or le plus précieux contre des pièces en chocolat, on jette le nourrisson avec l’eau sale, on lâche le lapin, qui aurait fait un excellent civet, pour son ombre dénuée de toute qualité nutritive et la réalité pour l’écume de rêves vains – puis on s’aperçoit qu’on est pauvre, qu’on est faible, et que n’importe quel pillard peut nous violer l’âme parce que rien ne nous en protège plus.

Dans notre détresse, on tend alors l’oreille, et là on entend de nouveaux conseils, pires encore que les premiers – si on les croit, où finira-t-on ?...

Dans un abîme de douleurs.

Mes conseils :
- Montez.
- Cherchez ce qui est vrai.
- Faites le tri.
- Protégez-vous.

LE RETOUR DES ELECTROCHOCS

Une star fait actuellement son come-back : l’E.C.T., c’est-à-dire l’électro-convulsivo-thérapie, c’est-à-dire les électrochocs.
Le discours officiel sur la dépression cherche à réhabiliter les électrochocs, à redorer leur blason terni. A tel point que de nos jours, n’importe quel livre consacré à la dépression leur consacre au moins un petit paragraphe élogieux. Quant au nombre d’électrochocs effectué, il ne cesse d’augmenter en Europe et aux Etats-Unis.


L’E.C.T. COTE SCENE

Est-ce un problème ? Selon bon nombre de psychiatres, pas du tout…
En effet, d’après eux, cette méthode n’est pas aussi barbare qu'elle en a l'air et nous ne sommes plus au temps de Vol au dessus d’un nid de coucou.
Selon le nouveau credo, l’E.C.T. est un traitement à part entière, très efficace pour certaines formes de dépression, rendu confortable grâce à l’anesthésie générale, et ne présentant aucun danger. Dans le cas de dépression résistante aux traitements, l’E.C.T. serait efficace dans plus de 80 % des cas et les seuls effets secondaires seraient des pertes de mémoire qui s’estomperaient spontanément.
L’électro-convulsivo-thérapie est, dit-on, un traitement irremplaçable. Et très bien toléré dans les cas de dépression sévère. Elle est administrée dans des conditions de confort qui n’ont rien à voir avec les électrochocs d’autrefois… (La Médecine Moderne n’a rien de commun avec les vieux trucs de jadis). Les seuls effets secondaires notables sont des petits trous de mémoire juste après les séances. Mais ne vous inquiétez pas : les souvenirs reviennent en quelques jours.
C’est dans ce style optimiste et rassurant que s’expriment les partisans des électrochocs.
Quand à expliquer ces effets miraculeux des électrochocs sur la dépression, c’est une autre paire de manche, et la plupart ne s’y risquent pas. Les mécanismes de l’action des électrochocs sont, disent-ils, encore mal élucidés... ils gardent leur mystère.
Seule explication proposée par un journaliste médical : la décharge d’électricité stimulerait les neurones et favoriserait la mise en place de nouvelles connexions. La décharge d’électricité envoyée dans le crâne au cours d’un électrochoc aurait ainsi le même genre d’effet que l’apprentissage d’une nouvelle langue. La fée électricité a vraiment des pouvoirs étonnants !


DE L’ABATTOIR A L’HOPITAL

Lorsqu’on a l’impression d’être au bout du rouleau, d’avoir tout essayé, tout tenté, d’être à deux doigts du suicide, et qu’on tombe sur le genre de discours dont vous venez d’avoir un aperçu, on peut penser que la T.E.C. vaut la peine d’être tenté.
Après tout, quand on a déjà tout essayé, qu’a-t-on à perdre ? Et si c’est ça ou la mort, est-ce qu’il ne vaut pas mieux ça ? Bref : même si ce n’est qu’une mince lueur d’espoir, même si le résultat n’est pas garanti… Pourquoi pas ? 80 % d’amélioration, quand même ! Et si, pour une fois, on avait de la chance ? Et si on faisait parti de la majorité, pour une fois ?
Il y a de quoi hésiter, il y a de quoi y penser sérieusement, vous ne croyez pas ?...
Et c’est vraiment dégueulasse.
Oui, dégueulasse. Je pèse mes mots.
Tous ces discours rassurants sont profondément hypocrites ; ce sont de doux et dangereux mensonges. Des tartines de miel pour engluer les mouches. Des pièges à désespérés comme il y a des pièges à souris et des pièges à cons. Des leurres, des appâts – y croire, c’est jouer le rôle du petit poisson innocent qui mord à l’hameçon et finit en friture.
Sur un gril électrique.
A ce stade, j’espère que vous avez envie d’en savoir davantage sur l’E.C.T. D’autant que si vous allez mal, ou si quelqu’un de votre famille va mal, un psychiatre bien intentionné pourrait bien vous le proposer un de ces jours.
En général, le nom est sensé donner l'information principale, les adjectifs ne sont là que pour le compléter. Lorsqu’on parle de « petite fille blonde », l'essentiel de l'information c'est qu'on a affaire à une petite fille ; sa blondeur est une information annexe. Mais dans le groupe nominal « thérapie électro-convulsive », l'information essentielle est contenue dans les adjectifs. Le nom n'est là que pour faire joli, que pour inspirer confiance… Confiance dans des convulsions déclenchées par de l'électricité.
Voilà comment se déroule une séance d’électrochocs.
Après anesthésie générale du patient on lui fait passer dans la tête un courant électrique qui déclenche des convulsions, les mêmes que lors d’une crise d’épilepsie majeure. Et vous pouvez remplacer « patient » par « victime », ça ne change rien au sens de la phrase. C’est cette crise épileptique qui est l’objectif de la séance ; c’est elle qui est thérapeutique - au sens moderne.
Ce qui peut paraître étrange, et que des esprits pinailleurs ont souvent relevé, c’est qu’aux dernières nouvelles l’épilepsie est considérée par les médecins comme une maladie. On soigne la santé mentale des patients en abîmant leur santé physique : logique paradoxale, psychiatrique.
C’est un psychiatre italien, Ugo Cerletti, qui, dans les années 30, prit l’initiative d’utiliser les électrochocs comme thérapie. En constatant que les porcs électrocutés ne se débattaient plus lorsque les bouchers les saignaient, Cerletti eut l’idée lumineuse de faire expérimenter à ses patients cet apaisant prélude à un égorgement. Les électrochocs ont ainsi migré de l’abattoir à l’hôpital psychiatrique.
Que faut-il en induire ?
Que l’abattoir est en quelque sorte un hôpital psychiatrique, ou que l’hôpital psychiatrique est en quelque sorte un abattoir ?


L’E.C.T. COTE COULISSE

« Les électrochocs infligent un dommage réel sous couvert de soigner des maladies fictives. »
JOHN M. FRIEDBERG
Neurologue américain

Avant de démanteler l’échafaudage de mensonges qu’a élevé la psychiatrie au-dessus de l’E.C.T, récapitulons les :
- L’E.C.T actuel n’aurait rien à voir avec les électrochocs des années cinquante ;
- L’E.C.T serait sans danger ;
- L’E.C.T serait efficace contre la dépression ;
- On ne saurait pas comment l’E.C.T agit ;
- Les effets secondaires de l’E.CT. seraient négligeables.
Examinons ces affirmations une par une.
On oppose les électrochocs archaïques des années cinquante avec les électrochocs modernes et sûrs d’aujourd’hui.
En fait, il n’y a pas eu de changement majeur dans la procédure : on a seulement ajouté l’anesthésie générale (qui est dangereuse, comme chacun sait). Les électrochocs d’aujourd’hui sont à peu de chose près les mêmes que ceux d’hier.
On prétend que les électrochocs sont un traitement sûr.
En réalité, ils sont très dangereux : 1 personne sur 200 est tuée par les électrochocs qui lui sont administrés. C’est nettement plus que la probabilité de gagner à l’euromillion lorsqu’on y joue (1 chance sur 76 275 360).
Et en ce qui concerne la compassion et le respect, l’entourage de la victime n’a droit qu’au minimum syndical… Le témoignage suivant ressemble à un cauchemar : « Ma mère est décédée en 2006 de mort inexpliquée 72 heures après sa première E.C.T… On m a remis un sac poubelle de 50 litres avec ses affaires dedans en me disant : N’envisagez pas de faire un procès, nous sommes protégés par de bons avocats, jamais vous ne prouverez sa mort liée aux E.C.T., laissez tomber. »
On affirme que les électrochocs sont efficaces contre la dépression.
A terme, ils ne le sont pas. Le mieux constaté n’est pas systématique et dure rarement plus de quatre semaines. Si le pourcentage avancé des 80 % de réussite est vrai (ce qui n’est pas sûr), il ne concerne que cette courte période.
Nous arrivons au point le plus important… Les partisans des électrochocs prétendent que la manière dont les électrochocs agissent sur le cerveau demeure mystérieuse.
C'est aussi crédible que si on affirmait qu'on ne « sait pas » comment agissent les coups de marteau appliqués sur le crâne. Il n'y a rien de mystérieux dans les électrochocs, et leurs effets réels sont connus depuis belle lurette. Les amateurs d’électrochocs feignent l’ignorance parce que la réalité n’a rien d’appétissant ; si elle était connue, plus personne n’accepterait de se faire électrocuter.
Le cerveau de ceux qui ont subi des électrochocs sont ratatinés.
Peu de temps après leur invention en 1938, des études d'autopsies démontraient déjà les dommages que la T.E.C cause au cerveau. Puis dans les années quarante et cinquante, des recherches ont été menées sur des chiens, des chats et des singes, confirmant que les électrochocs, même de faible intensité, causent des dégâts irréversibles au cerveau. Le cerveau saigne, il est blessé, déformé, atrophié, en partie détruit. On constate :
- des œdèmes ;
- des hémorragies cérébrales ;
- la raréfaction et la destruction d’une partie des tissus ;
- une atrophie du cortex ou des couches externes du cerveau ;
- l’épaississement de certains tissus et l’apparition de cicatrices ;
- une dilatation des espaces qui entourent les vaisseaux sanguins.
Vous voyez qu’on est très loin de la prétendue stimulation des neurones et mise en place de nouvelles connexions que le discours officiel voudrait bien nous voir avaler…
En fait, le principe d’action des électrochocs est le même que celui qui est en œuvre lorsqu’on met ses doigts dans une prise, ou qu’on prend un bain avec son sèche-cheveux : les électrochocs électrocutent. Ce qui, étant donné leur nom, ne devrait être un choc pour personne. Et les nouveaux électrochocs abiment encore plus le cerveau que les anciens – car avec l’anesthésie générale, il faut davantage de courant pour obtenir une crise d’épilepsie.
Autant les psychiatres (du moins ceux d’entre eux qui promeuvent les électrochocs) se plaisent à peindre les effets des électrochocs sous de riantes couleurs, autant les spécialistes du cerveau sont unanimes pour les décrire tels qu’ils sont.
Ainsi, en parlant de l'ampleur des dommages physiques infligés au cerveau par les électrochocs, Kart Pribram (directeur du Laboratoire de Neuropsychologie de l'Université de Stanford) dit : « Je préférerais subir une lobotomie mineure plutôt qu'une série de chocs électro-convulsifs. Je sais très bien à quoi ressemble le cerveau après une série de chocs, et ce n'est pas très agréable à voir. »

LES EFFETS DITS SECONDAIRES

« De tous temps, les docteurs ont tué leurs patients en leur appliquant leurs traitements, et se sont ainsi enrichis. Mais dans la psychiatrie, c’est l’âme qui meurt. »
RONALD DAVID LAING
Psychiatre écossais

Parlons maintenant des effets dits secondaires des électrochocs, c’est-à-dire des conséquences, sur l’existence des victimes, de tous ces dommages infligés à leur cerveau.
Ces conséquences sont terribles, mais ne se voient pas à l’œil nu. Les dégâts invisibles sont plus facile à nier que les dégâts visibles, et les partisans des électrochocs en profitent pour les minimiser.
100 % des personnes ayant subies des électrochocs perdent une partie de leur mémoire. Ces pertes de mémoire sont souvent définitives. L’amnésie peut s’étendre jusqu’aux noms des enfants.
Voici quelques témoignages pris au hasard parmi des centaines : « Je parlais couramment cinq langues ; je dois les réapprendre. » « Personne ne m’a dit qu’il pourrait y avoir des pertes définitives de mémoire. » « Je ne me souviens plus de ces choses que je ne voulais jamais oublier. Des choses importantes… Comme le jour de mon mariage et les personnes qui étaient là. Un ami m'a conduit à l'église où je m'étais mariée, mais ça n'avait plus aucune signification pour moi. »
Les électrochocs entraînent aussi un amoindrissement significatif du Q.I – information dont les chantres de l’E.C.T ne vous parleront jamais.
Les rescapés rapportent : « Je ne suis plus ce que j’étais… j’ai perdu une partie de mon intelligence. » « Je ne peux plus me concentrer ; je ne peux plus me souvenir de mes lectures. Personne ne m’avait prévenu de ce risque-là. » « Cela m’a changé en zombie pendant une année entière. » « Ma pensée s’est obscurcie, mon raisonnement s’embrouille, je n’arrive plus à être logique, j’ai perdu ma créativité. » « Ça a détruit une partie de mon cerveau ; je suis incapable de me débrouiller tout seul. »
Les électrochocs sont aussi vécus comme une destruction de la personnalité profonde et de sa dimension spirituelle.
Les survivants témoignent : « J’ai perdu une partie de moi que je ne pourrai jamais récupérer. » « ça m’a changé en épave. » « Il me manque des morceaux. » « Je suis une coquille vide. » « J’ai perdu mon identité. » « J’ai perdu mon âme. »
De cet effet-là non plus, on ne parle pas chez les partisans des électrochocs : comme ils ne croient pas à l’existence de l’âme, peu leur importe que leurs patients perdent la leur.
Amnésie, diminution du Q.I., difficultés à se concentrer, modification de la personnalité : vous noterez que les conséquences des électrochocs sont les mêmes que celles d’un traumatisme crânien accidentel. Volontaire ou involontaire, un choc à la tête a les mêmes conséquences.
D’une manière générale, voici ce que disent de l’E.C.T celles et ceux qui y ont survécu : que c’est la pire décision qu’ils aient prises dans leur vie, mais qu’on ne les avait pas prévenu des effets ; qu’ils avaient besoin d’aide et d’amour, pas qu’on leur saccage le cerveau d’une manière barbare ; qu’ils ont reçu un gros coup de poing dans la cervelle ; qu’on les a trompé, qu’on leur a menti ; que c’est une décision qu’ils regretteront toute leur vie ; que c’est horrible de faire subir ça à quelqu’un ; que ça devrait être interdit ; que ceux qui infligent des électrochocs devraient être obligés d’en subir ; que c’est humiliant et dangereux ; que ce n’est pas un traitement médical, mais de la torture.


L’AMOUR ET LA HAINE

Le psychiatre américain Max Fink, qui est un ardent promoteur des électrochocs, reconnaît lui-même que le disfonctionnement cérébral n’est pas une complication ou un effet secondaire de l’E.C.T, mais au contraire la condition nécessaire de son efficacité. Autrement dit, d’après lui on améliore le fonctionnement du cerveau en l’abimant. (La « logique féminine » a été monté en épingle pendant des siècles ; il serait peut-être temps de se tourner vers la « logique psychiatrique ».)
Cette manière de procéder, aucun propriétaire de chien ne penserait à l’appliquer à son fidèle ami à quatre pattes.
Si votre épagneul avait le poil terne, les yeux las, et qu'il semblait en proie à une mélancolie profonde, vous n’auriez jamais l'idée de lui électrocuter la truffe pour lui remonter le moral – même sous anesthésie. Mais au fait, pourquoi cette idée ne vous effleure-t-elle même pas ?...
Parce que vous l'aimez.
Si la psychiatrie fonctionne au rebours du bon sens, c’est peut-être parce qu’elle n’a pas d’amour à offrir à ses bouc émissaires.
Dans un article paru en janvier 1956 dans le Journal of Nervous and Mental Diseases, deux psychiatres connus, David Abse et John Ewing, ont étudié les motivations des psychiatres pratiquant les électrochocs. Ce type d’article est aujourd’hui inimaginable, car les psychiatres font maintenant très attention à protéger leur image.
Selon Abse et Ewing, il y a souvent une tonalité malveillante dans les propos des psychiatres. L’un d’eux parlait des électrochocs comme d’une « fessée mentale », l’autre disait d’une patiente qu’« elle est trop gentille pour qu’on lui fasse des électrochocs »… Ces petites remarques en disent long. Et si les psychiatres électrocuteurs bouillonnaient d’une rage (mal) contenue ? Si l'E.C.T. est si violent, c'est peut-être que l'intention première est agressive.
D’ailleurs qui aurait l’idée de chercher dans un abattoir le moyen d’aider quelqu’un ?
L’E.C.T représente une opportunité en or pour les psychiatres haineux : celle de donner libre cours à leur sadisme, tout en le canalisant sous une forme lucrative. Car si l’E.C.T coûte gros à ceux qui le subissent, il rapporte aussi gros à ceux qui le pratiquent.
Les électrochocs se prêtent, et se sont prêtés, à des emplois variés, à des utilisations diverses : répression policière, lavage de cerveau, conditionnement mental, etc.
Par exemple, entre 1956 et 1963, sous la direction du docteur Ewen Cameron (psychiatre et directeur de l’Allan Memorial Institute de Montréal) on se livrait à des expériences secrètes de contrôle mental où les électrochocs occupaient une place de choix. Le docteur Cameron effectuait des traitements de « déprogrammation » du cerveau sur des patients prétendument atteints de maladies mentales. Le programme était financé par la CIA et soutenu par le gouvernement canadien de l’époque.
Des expériences de ce genre, le passé en est plein. Et qui sait si le présent en est exempt ?...
D’autant que l’amnésie induite par les électrochocs présente un intérêt évident pour des criminels qui veulent effacer toute trace de leurs crimes : le crime parfait n’est-il pas celui dont la victime ne se souvient même pas ?... Il est plus sûr d’enfouir un souvenir dans un cerveau grillé qu’un cadavre dans un jardin : on ne risque pas de l’y déterrer.
C’est le contexte qui dicte la signification de ce qu’il enchâsse ; les mêmes gestes, la même procédure, sera interprétée comme médicale lorsqu’elle se déroule dans un hôpital, et comme barbare et contraire aux droits de l’Homme lorsqu’elle se déroule dans un hangar. Mais est-ce que c’est l’acte qui est différent, ou uniquement la lecture qu’on en fait ? Qu’on soit torturé pour des raisons thérapeutiques ou pour des raisons politiques, ça fait toujours aussi mal.
Et si ça ne fait pas mal sur le coup, grâce à l’anesthésie, ça fait mal ensuite : lorsqu’on a perdu son intelligence et son passé, c’est-à-dire sa vie, que reste-t-il de soi ? Les pertes de mémoire et la destruction des capacités mentales causées par l’E.T.C. peuvent provoquer des angoisses telles, que plusieurs personnes se sont suicidées suite à ce traitement. Ce fut le cas d’Ernest Hemingway, qui ne voulut pas survivre à son talent d’écrivain, détruit par les électrochocs.


SINGES RATES

Si vous y aviez déjà pensé à l’E.C.T. comme à une thérapie possible, j’espère que maintenant, vous n’y pensez plus… Il y a des manières plus agréables de s’autodétruire.
Heureusement pour eux, la plupart des déprimés n'auront jamais recours à l’E.C.T. Mais le consensus actuel visant à redorer le blason de l'électrochoc porte et portera ses fruits rabougris : de plus en plus de cerveaux ratatinés.
Ce qui est le plus mystérieux, dans cette histoire, ce n’est pas la manière dont les électrochocs agissent, mais que des individus sains d’esprit choisissent de se faire griller le cerveau. Notre intelligence est ce qui fait de nous des êtres humains au plein sens du terme ; opter pour ce traitement psychiatrique, c'est faire le choix (certes inconscient et manipulé) de s'en débarrasser comme d'un fardeau encombrant.
Peut-être que la théorie de l’évolution y est pour quelque chose : elle nous a convaincu que nous sommes des singes ratés. Cette conviction que notre essence même n'est pas humaine mais animale nous rend dédaigneux de nous-mêmes. N'étant que des singes mutants, aux gènes abimés, pourquoi préserverions-nous cette intelligence inopportune qui fait, croyons-nous, notre malheur ?...
« Crétin, mais heureux ! » Telle est la devise d’un monde à la dérive. Mais comme on l’a vu, ce bonheur-là est éphémère : quelques semaines à peine. Alors que la perte d’intelligence est, elle, irréversible.


LE « BONHEUR » AVEC L’E.C.T

Et pourtant, malgré tout ce qui vient d’être dit, l’E.C.T a bien un côté positif - du moins pour certaines personnes et pour un certain temps.
Cette jeune femme en parle : « C’est un traitement fantastique si vous avez besoin de vous sentir bien pendant cinq minutes – à part ça ce n’est pas la peine. Lorsqu’on m’a prescrit l’E.C.T. pour la première fois, on m’a posé un dépliant sur les genoux… C’est toute l’information à laquelle j’ai eu droit. On m’a prévenu que des pertes de mémoire étaient possibles, mais on ne m’a pas dit que je pourrais oublier tous mes souvenirs d’enfance. L’E.C.T. est super pour une après-midi (si vous réussissez à faire abstraction d’une atroce migraine) mais à part ça, l’E.C.T. est inutile et nuisible. Si on vous propose ce traitement, refusez-le. L’E.C.T. peut vous faire sentir mieux pendant un petit moment, mais vous perdez votre capacité à vous souvenir des gens, des lieux, des événements et du passé. Si vous voulez vous sentir mieux, aidez-vous vous-même, c’est le seul moyen. »
Dans la mesure (limitée) où les électrochocs sont efficaces, ils le sont parce qu’ils abîment le cerveau. Une joie débordante est, en effet, l’une des conséquences possibles d’un choc à la tête : l’euphorie est souvent présente dans le syndrome frontal post-traumatique.
Pendant quelques jours ou quelques semaines, le survivant peut se sentir euphorique et exalté, et interpréter cet état comme une amélioration : il se sent « bien ». Par contre, les personnes extérieures sont souvent effrayées et consternées de cette gaieté étrange, révélatrice d’une personnalité amoindrie et d’une conscience vacillante.
C’est en gardant ces informations en tête qu’il faut lire les témoignages de survivants satisfaits – car il y en a malgré tout.
Par exemple, une femme dit que l’E.C.T lui a sauvé la vie ; elle est redevenue celle qu’elle était avant de tomber en dépression. Mais à lire le témoignage de plus près, il s’avère que les électrochocs sont récents : elle les a reçus trois semaines auparavant. L’euphorie post-traumatique dure encore.
Il y a encore un autre facteur qui peut expliquer les témoignages positifs sur l’E.C.T. Il arrive que, dans le cadre hospitalier, de mauvais traitements provoquent une reconnaissance proche du syndrome de Stockholm à l'égard du personnel soignant, qui tue (presque) le patient et le rattrape aux portes de la mort... Les otages qui aiment leurs ravisseurs les aiment pour le mal qu'ils ne leur font pas et qu'ils pourraient leur faire – il se pourrait que ce soit un peu la même chose, dans certains cas, avec l’E.C.T.
D’autre part, lorsqu’on perd une partie de ses facultés intellectuelles, on perd parfois, en même temps, le point de repère qui permettrait de se rendre compte qu’on les a perdues. Autrement dit, le cerveau est parfois si sérieusement abîmé que la victime n’a plus conscience des facultés qu’elle possédait auparavant.
D’autre part encore, tout le monde n’utilise pas de la même manière son cerveau : celles et ceux qui économisent leurs neurones n’ont pas les mêmes occasions de mesurer l’étendue de leurs pertes que celles et ceux qui en font un usage intensif. Lorsqu’on a un métier qui demande beaucoup de concentration, on est plus à même de prendre conscience que les électrochocs détériore les capacités mentales que lorsqu’on se contente de regarder la télé avachi dans un fauteuil après une journée de boulot abrutissant.
Enfin, il n’est pas toujours facile de regarder la réalité en face – surtout quand la réalité en question est qu’on a fait un mauvais choix et qu’on s’est laissé dupé par des figures d’autorité auxquelles on a fait trop naïvement confiance.
Mais il faut aussi accepter ce fait étrange : parfois (c’est très rare) les électrochocs sont réellement utiles. De la même manière qu’un accident grave peut être l’occasion d’un nouveau départ dans la vie, l’E.C.T. a permis à certains de rompre avec un passé suicidaire.
Par chance, il y a des manières infiniment plus douces, plus sûres et plus efficaces de divorcer de son passé.

05 mai 2009

Psychanalyse vs Psychothérapie

Pour information...

La psychanalyse est une psychothérapie parmi d'autres.

"Psychothérapie" est un terme très général.

"Psychanalyse" est un terme beaucoup plus spécifique qui renvoie à Freud et à ses méthodes.

Les psychanalyses sont (souvent) peu constructives, voire nocives, dans la mesure où beaucoup d'énergie est dépensée à ressasser le passé, les mauvais souvenirs, et à déterminer qui est coupable : en général papa ou maman.

Les psychothérapies... ça dépend.

Tout dépend de la méthode et tout dépend du thérapeute.

Comme pour les plaisanteries, les plus courtes sont souvent les meilleures...

En effet les thérapies brèves sont axées sur les résultats et cherchent avant tout l'efficacité.

01 mai 2009

Apprendre à sourire

Il y a deux sortes de "dépressifs".

En fait il y en a beaucoup plus mais pour l'instant, on va dire qu'il y en a deux.

1/Le "dépressif" masqué : lui fait semblant d'être heureux et ça l'épuise. Sa vie est un faux-semblant.

2/Le dépressif au grand jour, dont la dépression est écrite en lettres capitales sur le visage.

Le dépressif masqué aurait tout intérêt à lever le masque ; le dépressif au grand jour aurait tout intérêt à simuler. Car pour lui, faire semblant d'être heureux est un premier pas vers le bonheur réel (pour l'autre, le fait de cesser de faire semblant en est un).

Comment faire semblant d'être heureux ?...

En se tenant très droit, en marchant d'un pas dynamique et surtout, surtout, en souriant aux gens.

Comment se forcer à sourire ?...

D'abord en s'entraînant devant sa glace, seul (grimaces, petit sourire, grand sourire, sourire montrant les molaires, grimaces, petit sourire, etc.), ensuite en prenant la décision de sourire à son/sa voisin(e).

Puis, on passe à l'action : lorsque le voisin passe, on accroche son regard, et hop, on lui sourit. C'est difficile, c'est vrai, c'est très très vrai... mais par définition le chemin qui monte - celui qui conduit au bonheur - n'est pas un chemin facile.

Si vous n'y arrivez pas, c'est que vous n'êtes pas encore entré suffisamment dans l'univers de la sociabilité.

Plusieurs lectures peuvent vous y aider.
Par exemple, "Comment se faire des amis" (gratuit dans la rubrique "ebooks gratuits"))...
Ou l'excellent : "Comment parler à tout le monde" de Leil Lowndes (vous pouvez le commander sur amazon.fr ou sur fnac.fr)

Si vous voulez changer, vous pouvez. Il suffit que vous vous en donniez les moyens en lisant les bons livres et mettant en pratique les bons conseils.

L'enjeu

Ranger la dépression dans la catégorie Maladies a notamment des conséquences sur :
- la manière dont on se représente son problème, dont on l’interprète et l’analyse ;
- les lieux où lui on cherchera une solution ;
- les personnes vers lesquelles on se tournera et auxquelles on fera confiance pour nous aider ;
- les moyens que l’on mettra en œuvre pour se sortir de difficulté.
Si vraiment la dépression est une maladie, c’est à un médecin de la dépister, de la diagnostiquer et de nous dire quoi faire. Si la dépression est une maladie, on va se soigner avec des médicaments. Si ça ne marche pas, on ira à l’hôpital pour subir un traitement plus musclé. Au bout du compte, soit on guérira complètement et tout rentrera dans l’ordre – soit on guérira mais on gardera quelques séquelles – soit on guérira mais on connaîtra ensuite des rechutes plus ou moins graves – soit, c’est la dernière possibilité, on mourra à cause de cette maladie mortelle (par un suicide par exemple).
Si la dépression est une maladie, il est sage de faire ce que dit le médecin, de se confier à lui les yeux fermés, car lui sait, comme sa blouse blanche le démontre, et nous ne savons pas. S’il nous prescrit des petites pilules, on les avalera – de même qu’on a avalé sans rechigner les antibiotiques que nous a prescrit notre généraliste lorsqu’on avait la grippe. Tout traitement physique sera le bienvenu – y compris les électrochocs, pourquoi pas ?... Puisque le problème est physique, la solution l’est certainement aussi.
Voilà le programme que « la dépression est une maladie » nous réserve.
Mais supposons que la dépression ne soit pas une maladie…
La capacité des médecins à régler le problème de la dépression dépend entièrement de sa nature : si la dépression n’est pas une maladie, ils sont, par définition, aussi impuissants à lui trouver une solution qu’un plombier à réparer un ordinateur, ou un masseur-kinésithérapeute à refaire une toiture abîmée par la grêle. Si la dépression n’est pas une maladie biologique, alors les docteurs n’ont pas le C.V requis ; ils ne sont pas qualifiés. Et les seuls « médicaments » qu’ils peuvent prescrire pour la « soigner » sont des drogues sous un autre nom.
Imaginons que la dépression ne soit pas une maladie, mais qu’on en soit persuadé. Dans ce cas, que se passe-t-il ?...
On se rue plein d’espoir chez des gens qui ne peuvent rien pour nous, à part nous prescrire des cachets qui nous assomment, mais qu’on avale quand même, convaincu que c’est notre devoir de malade… Pourtant on garde espoir, on s’imagine qu’ils finiront bien par trouver le traitement qui le sauvera - un peu comme d’autres s’imaginent qu’on va bien finir par découvrir de la vie sur Mars, ou des extraterrestres. Espoir continuellement déçu. On dépense son énergie et son argent en vain, on se précipite tête baissée dans la mauvaise direction, en toute confiance, alors que c’est une impasse de plus en plus sinistre qui l’enfonce dans la pharmacodépendance (pharmacodépendance est un synonyme pudique de dépendance) et dans un désespoir toujours plus noir…
Bref : il est d’une importance cruciale de savoir si dépression est une maladie, ou n’en est pas une.