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24 juillet 2009

Culpabilité, dépression, éducation

Parmi les déprimés, il y en autant ou plus qui se sentent coupables que victimes.

Le sentiment de culpabilité peut avoir plusieurs origines... On peut le répartir en deux catégories:

- Le sentiment de culpabilité justifiée. On a fait quelque chose qu'on ne devait pas faire - ou on n'a pas fait quelque chose qu'on devait faire. Celui-là, on va le laisser de côté, même s'il y aurait certainement des choses à en dire.

- Passons donc au sentiment de culpabilité injustifié. Injustifié ne veut pas dire "sans cause". Tout sentiment s'explique d'une manière ou d'une autre. Mais dans le cas du sentiment de culpabilité injustifié, la cause n'est pas rationnelle, n'est pas bonne.

Alors maintenant, quelle peut être l'origine du sentiment de culpabilité injustifié ?...

En général, il est lié à l'enfance ; mais il peut l'être de plusieurs manières.

1. On vous a dit quand vous étiez petit "tu es méchant !" Cette phrase génère un sentiment de culpabilité, car concrètement, la méchanceté se manifeste par des fautes, des péchés. Donc si on se convainc ou si on est convaincu qu'on est "méchant", on se sentira automatiquement coupable, même si on n'a rien fait, parce que la croyance en sa propre méchanceté ou noirceur est indissoluble du sentiment de culpabilité.

2. On vous a dit quand vous étiez petit "Tu es le favori, le préféré, tu as beaucoup de chance, tu as trop de chance". Favori ou chouchou : privilège injuste. Le fait d'être le bénéficiaire d'une injustice (ou de simplement le croire) génère un sentiment de culpabilité.

3. On ne vous a rien dit de tel... on ne vous a pas culpabilisé... mais on va a fait du mal d'une manière ou d'une autre.

De quelle manière ?

- Insultes, coups, privation sensorielle (le fait de ne pas avoir été suffisamment porté est en soi, déjà, une forme de maltraitance car les bébés ont un besoin vital de contact physique) ou encore privation de nourriture, de sommeil, etc. La liste est longue !

A ce stade, vous vous demandez probablement comment le fait d'avoir été maltraité génère un sentiment de culpabilité.

Et bien, pour un enfant, les parents ont toujours forcément raison. Donc s'ils lui font du mal, c'est qu'ils ont une bonne raison, c'est qu'ils le punissent d'une faute qu'il a commis. Donc... il est coupable.

Autrement dit, l'enfant raisonne par induction :

- Toute faute mérite punition

- Je suis puni (mais en fait ce n'est pas une punition, c'est seulement une maltraitance et peut-être que les parents ne savent même pas qu'ils maltraitent leur enfant, ou qu'ils le font parce qu'ils n'ont pas le choix, ou qu'ils ne savent pas qu'ils ont le choix)

- Donc, j'ai commis une faute, je suis coupable

Ce raisonnement implicite, l'enfant le fait, et ensuite le sentiment de culpabilité perdure à l'âge adulte. Si on ne fait rien pour le déraciner, il va même empirer avec le temps... comme les mauvaises herbes quand on ne les arrache pas.

Plus les maltraitances sont importantes, plus le sentiment de culpabilité le sera.

C'est pour ça qu'il est important, adulte, de remettre à chacun la responsabilité qui lui revient et de comprendre (intellectuellement et affectivement) que nos parents ont peut-être fait au mieux qu'ils étaient capables de faire sans faire au mieux dans l'absolu.

Et pour se débarrasser du sentiment de culpabilité qu'on ressent adulte, il peut être nécessaire de renouer avec un vécu de victime... qui correspond à certains épisodes de son enfance, ou juste avec une ambiance générale qui ne nous était pas favorable pour telle ou telle raison.

Pas la peine de se casser la tête pour retrouver des souvenirs très précis ; l'important est plutôt de se reconnecter avec ce qu'on a ressenti enfant, sans rien censurer - car souvent, on réécrit son enfance pour n'en garder que les bons côtés.

Conseil peut-être vague...

Si vous avez un doute, lisez Parents toxiques - c'est en tous les cas un bon livre de psychologie générale qui permet de mieux se comprendre, ou de mieux comprendre les autres.

23 juillet 2009

Accuser ses parents ?

J'ai des lecteurs perspicaces qui ne laissent passer aucune contradiction (ils ont raison).

Je pourrai dire comme Montaigne "je me contredis parfois, mais la vérité je ne la contredis point", mais c'est une pirouette.

Je vais donc essayer à la fois d'expliquer (sans justifier) la contradiction en question, et de la dépasser - sans être sûre d'y arriver.

Si vous avez lu des posts plus anciens, vous avez vu que j'insiste beaucoup sur la nécessité d'assumer un maximum la responsabilité de sa vie, ce qui bien sûr implique de ne pas la reporter sur ses parents en les accusant de tous nos problèmes psychologiques.

Pourtant, dans des posts récents, j'ai un peu changé de cap puisque j'ai vanté un (bon) livre "Parents toxiques" qui explique par certaines blessures d'enfance des comportements d'adultes.

Que je vous explique.

Les lectures de développement personnel - qui ont fait pendant plusieurs années la base de mon régime intellectuel - poussent à juste titre à se concentrer sur :
- l'avenir ;
- ses propres responsabilités.
C'est très nécessaire et très constructif. La citation que vous pouvez lire à droite ("je suis le maître de ma destinée, etc.") reflète cet état d'esprit.

Mais voilà : cet avenir à construire peut nous renvoyer à notre passé. Il le fait par la force des choses dès qu'on devient parent, ou qu'on pense à devenir parent : vouloir ou avoir des enfants, c'est être renvoyé automatiquement à sa propre enfance, qu'on le veuille ou non. être confronté à des enfants ou à un désir d'enfant, c'est être confronté à sa propre éducation, à celle qu'on a reçue.

Autrement dit, à moins d'avoir des projets d'avenir qui excluent tout projet familial, lorsqu'on avance vers son avenir on retombe un jour ou l'autre sur son passé. Surtout si on se met à lire des livres sur l'éducation des enfants - mon cas actuellement.

Car alors, on se met à comparer un certain idéal - celui présenté dans les bouquins - avec la réalité de ce qu'on a vécu...

Je pense aussi qu'on avance par cycle (du moins j'ai l'impression que moi j'avance comme ça) :

- une phase d'avancement où ce qui importe, c'est le présent et/ou le futur ;
- une autre phase de repli où on se retourne volontairement ou involontairement vers le passé.

La première phrase étant plus agréable que la seconde... mais je ne pense pas qu'on puisse éviter complètement la seconde, ni que ce soit souhaitable. La vie est faite de hauts et de bas, d'avancée et de bilans. Enfin... je généralise peut-être exagérément à partir de ma propre expérience.

Mais revenons aux parents, et à la nécessité - ou pas - de réfléchir à son enfance.

Le grand principe directeur de ce blog et de mon existence, celui auquel j'essaie de rester fidèle et qui m'est le plus utile dans toutes les circonstances de la vie, c'est : la vérité libère.

Quand on se prend pour une victime alors qu'on n'en est pas une, on est aliéné, prisonnier d'un mensonge qui nous empêche de comprendre notre existence et de bâtir notre avenir.

Inversement, lorsqu'on n'a pas conscience d'avoir été une victime alors qu'on l'a réellement été, on continue à l'être. Le mensonge est toujours une prison.

L'état d'enfance est par définition un état de vulnérabilité : à l'âge de 0, 1, 2, 3, 4 ou 5 ans, personne ne peut prendre "ses responsabilités" parce que personne n'en a, parce que personne n'est capable d'en assumer. C'est une question de maturité. Au début de notre vie, nous subissons les choix de nos parents, qu'ils soient bons ou mauvais.

Où veux-je en venir ?...

Beaucoup d'adultes portent sur eux-mêmes enfant un regard dénué de compassion et de douceur - et sur les enfants qu'ils croisent, ils portent le même regard froid et dénué de tendresse, impitoyable. Leurs besoins enfantins n'ont pas été satisfait, et ils ont intériorisé et justifié ce refus, ce déni, ce sevrage affectif.

(Certains psychologues insistent du coup sur la nécessité de "soigner son enfant intérieur"...)

Par exemple, dans je ne sais plus quel bouquin de développement personnel, "Le succès selon Jack" peut-être, une femme présente à un stage à qui on demande de faire la paix avec son enfant intérieur le visualise et... le noie sans pitié. Cette part fragile et immature d'elle-même, elle ne se contente pas de ne pas l'accueillir, elle la méprise et elle la hait.

Est-ce que c'est embêtant ?

Oui, c'est embêtant. Parce que d'une part, haïr sa part de fragilité enfantine ne prépare pas à être un bon parents, mais plutôt un parent froid, exigent et pas du tout tendre, et ensuite parce que d'autre part, ce rejet endurcit le coeur et ferme à tout un éventail d'émotions douces et chaleureuses qui forment une part importante de la vie.

Vous allez me dire peut-être que dans tout ça, vous ne voyez pas ce que vient faire un procès des parents...

J'y viens, j'y viens.

Si vous lisez "Parents toxiques", vous comprendrez que pour compatir avec soi-enfant (ou avec n'importe quel enfant réel), il faut juger les personnes qui ont blessé ce soi-enfant.

Juger, ça ne veut pas dire forcément condamner aux galères ou accuser de tous les maux, ni même accuser, ça veut dire au minimum mesurer l'espace, l'écart, qui sépare une réalité de ce qui est souhaitable.

Pour juger le comportement de telle ou telle personne, il faut le comparer à ce que ce comportement aurait dû être compte tenu de tel ou tel facteur.

Prendre conscience que - enfant - nos besoins de telle ou telle sorte n'ont pas été satisfait, c'est aussi prendre conscience que la manière dont nos parents se sont occupés de nous n'a pas été idéale, parfaite - qu'elle aurait pu être meilleure, que d'une manière générale, on peut faire mieux.

Autrement dit, la compassion à l'égard de soi-enfant est indissociable d'un jugement passé sur la manière dont les adultes qui se sont occupés de nous, se sont occupés de nous.

ça n'empêche pas de leur trouver toutes les circonstances atténuantes du monde (ils ont fait de leur mieux compte tenu de l'éducation qu'ils ont eux mêmes reçus, compte tenu des circonstances, etc.), mais il y a tout de même une relation entre ces deux termes :

Compassion pour la victime ________________________ Jugement du "coupable"

Quand on refuse de juger - c'est à dire d'émettre un avis normatif du type "c'est comme ça/ce n'est pas comme ça qu'il fallait faire" -, on bloque du même coup toute compassion à l'égard de la victime.

Je ne sais pas si c'est très clair...

Prenons l'exemple d'un élève qui pleure à cause d'une mauvaise note. Si on considère que la note est juste et que le système de notation est parfait tel quel, on n'éprouvera presque aucune compassion pour ses larmes (surtout si on a soi-même souffert d'être noté quand on était élève : on se dira subconsciemment "y a pas de raison qu'il souffre pas lui aussi").

Mais si on a regard critique sur l'enseignant et même sur le système de notation en général (que l'on compare par exemple aux manières de procéder qui ont cours dans d'autres pays), on éprouvera de la compassion pour l'élève, qu'on ait ou qu'on ait pas souffert d'avoir été noté à son âge.

Autrement dit : pour compatir avec une "victime" (au sens large), il faut d'abord avoir conscience que :

- ce qu'elle subit aurait pu être évité ;
- le comportement qui l'a fait souffrir est d'une manière ou d'une autre injuste.

Bref...

Pour faire la paix avec l'enfant qu'on a été, et ainsi pour s'ouvrir à plus de compassion et de tendresse et briser le cycle des répétitions, il peut être nécessaire (dans certains cas) de relire son enfance avec un oeil plus critique et plus éclairé, de faire le deuil d'une certaine idéalisation.

Autrement dit, je ne pense pas que quelqu'un qui croit ses parents parfaits puisse avancer beaucoup.

D'ailleurs si ses parents étaient réellement "parfaits", il ne penserait probablement pas à eux en ces termes.

Vous allez peut-être m'objecter qu'on peut éprouver de la compassion pour les victimes d'une catastrophe naturelle sans porter de jugement moral sur l'ouragan qui a dévasté leur maison... c'est vrai, je suis d'accord.

Mais justement, dans la mesure où lorsqu'on parle d'enfance et (par exemple) de la manière dont votre père/mère vous a éduqué, frustré de câlin, éventuellement humilié en parole et frappé, il est clair pour tout le monde que :

- soit c'était la bonne méthode et si l'enfant a souffert, on s'en fout (de toute façon c'était pour son bien et sa souffrance est insignifiante) ;

- soit c'était la mauvaise méthode et alors les parents sont responsables de ce qu'ils lui ont fait souffrir - et dans ce deuxième cas, on peut compatir avec l'enfant.

Si ce n'est toujours pas clair, posez-moi des questions.

22 juillet 2009

"Quand faire des électrochocs ?"

(Je mets ce titre parce que quelqu'un est arrivé sur ce blog en posant cette question à Google.)

La réponse est la même qu'à ces autres questions :

Quand commencer à prendre de la cocaïne ?
Quand assassiner son père ?
Quand commencer le saut à élastique sans élastique ?
Quand se crever les yeux ?

Bien sûr, personne ne vous interdit de vous détruire... que ce soit en commençant par le foie (alcool), les oreilles (décibels), les bras (automutilation) ou le cerveau (électrochocs).

Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

19 juillet 2009

Responsable ?

En faisant des recherches sur le discours officiel sur la dépression, j'ai pris conscience de quelque chose.

Une tendance très largement répandue dans notre société...

Elle consiste à utiliser "responsable" et "faute" là où il faudrait utiliser d'autres mots.

Par exemple :

la dépression, la faute aux hormones ?
Le déséquilibre chimique, responsable de la dépression ?


Les mots qui conviendraient, dans ces contextes, c'est "à l'origine de" ou "cause de" mais certainement pas "responsable" ou "faute".

ça a l'air d'un détail ? Vous ne voyez pas la différence ?

Ce n'est pas un détail ; il y a une grosse différence.

RESPONSABLE : "Qui doit rendre compte et répondre de ses actes ou de ceux des personnes dont elle a la garde ou la charge."
FAUTE : " Responsabilité que quelqu'un ou quelque chose a dans une action coupable, regrettable."

Autrement dit, il n'y a que les personnes qui peuvent faire des fautes et en être responsables. Les hormones et les déséquilibres chimiques ne devront pas répondre de leurs actes ! Ils sont tout au plus des causes.

Mais pourquoi ce bidouillage sémantique ?

Est-ce simplement de l'ignorance, l'inculture qui progresse ?

Je ne le pense pas.

Les médias et l'idéologie dominante cherchent à dissimuler, à occulter le concept même de responsabilité. La diluer jusqu'à l'absurde est une bonne manière de la neutraliser.
On inverse les rôles : ni le dépressif, ni personne d'autre, n'est responsable... ce sont les méchantes hormones qui le sont.

C'est à elles qu'il faut faire un procès.

Ce qui rappelle ces procédures dirigées, du XIème au XVIIIème siècle, contre des charançons, des cantharides, des chenilles, des mulots, des taupes, des sangliers, des taureaux, etc.

Un jurisconsulte des quinzième et seizième siècles, Barthélemi Chassanée, dut, selon de Thou, le commencement de sa réputation à un procès où il avait plaidé pour des rats.

En 1474, un coq est condamné par le magistrat de Bâle, en Suisse, à être brûlé pour avoir pondu un œuf.

On n'en est plus là, certes... mais c'est bien vers le Moyen-Âge qu'on s'oriente, lorsqu'on se met à accuser des choses, à blâmer des processus biochimiques, bref à transférer la responsabilité humaine (il n'y en a pas d'autres) sur tout et n'importe quoi.

Alors, que préférez-vous ?

être responsable de votre vie, ou accuser les vaches ou la sérotonine ?

Encore l'amour

Ne vous fiez pas à Autant en emporte le vent, aux Hauts de Hurlevent ou à n'importe quel autre chef d'oeuvre de la littérature. Ne vous fiez pas non plus aux Harlequin.

Le véritable amour, vous comprendrez beaucoup mieux sa nature en regardant la Marche de l'Empereur. Les animaux (dans ce cas, les pingouins) offrent des illustrations beaucoup plus réalistes de ce qu'est véritablement l'amour.

Précaution... pour protéger l'œuf du froid glacial.
Précaution encore... pour se le passer de patte à patte sans le laisser tomber par terre.
Complémentarité... l'un couve tandis que l'autre chasse, et vice versa.
Solidarité et proximité qui sauve la vie dans un environnement hostile...
Dévouement...

Tout cela est l'amour. Le vrai.

Il est égal à lui-même partout dans le monde, qu'on le trouve chez les pingouins ou chez les humains, et se manifeste toujours des mêmes manières : par de l'attention, de la protection, de la précaution, de la proximité, de la solidarité, de la communication, etc.

Pourquoi se pencher sur l'amour quand on est déprimé ?

Parce que l'amour est l'un des principaux ingrédients du bonheur (le contraire de la dépression) et que pour trouver cet ingrédient, il faut s'en faire une idée juste.

Si l'idée que vous vous en faites est fausse, vous ajouterez à votre recette un poison sucré en croyant lui ajouter de l'amour, comme certains ajoutent de l'aspartame sans connaître ses effets, et le résultat sera horrible.

(Il l'est peut-être déjà.)

Pour vous débarrasser de votre conception erronée de l'amour, point n'est besoin d'aller chez un thérapeute, même si ça peut aider et raccourcir la route.

- Je pars du principe qu'il y a moyen d'obtenir sans thérapeute les mêmes effets positifs qu'avec, à un coût bien moindre... ce blog s'adresse aux autodidactes du développement personnel, à ceux qui veulent compléter une thérapie par leurs propres efforts, ou carrément faire "tout tout seul". Pour des raisons X ou Y, vous pouvez refuser de voir un thérapeute, et dans ce cas quelle issue vous reste-t-il ? D'après la doxa, aucune, mais en fait il vous en reste une : la voie solitaire qui passe par les lectures et par des décisions et actions toutes personnelles. Pour vous en sortir, vous avez besoin de changer votre programme mental, ce qui peut se faire grâce à des rencontres et une thérapie mais aussi grâce à des lectures et des livres : les livres sont des rencontres. -

Fin de la parenthèse.

Pour vous débarrasser de votre conception erronée de l'amour, vous n'avez besoin que d'une chose : d'étudier l'amour.

Le vrai.

Car pour comprendre en quoi votre conception est déviée, vous devez impérativement la confronter à la conception juste et satisfaisante de l'amour.

C'est cette comparaison qui vous permettra de prendre conscience et de vous libérer du mensonge qui vous empoisonne.

18 juillet 2009

L'amour (le vrai... et le faux)

Pourquoi définir l'amour sur un blog consacré à la dépression ?...

Parce que manquer d'amour rend très malheureux. Et ne chipotez pas pour savoir s'il s'agit de l'amour que l'on reçoit ou de l'amour que l'on donne, parce que pour en donner, il faut en recevoir ou en avoir reçu, et vice versa.

Lorsque vous sortirez de dépression, le pourcentage d'amour augmentera dans votre vie.

Et pour que le pourcentage augmente, il faut que vous sachiez ce qu'est l'amour.

Et que vous soyez capable de faire la différence entre le vrai et le faux - car sinon, vous risqueriez de vous faire avoir. Ou de lâcher la proie pour l'ombre, de repousser du pied avec dédain le vrai amour pour vous cramponner au faux.

Il est donc très important que vous ayez une définition correcte, juste, de l'amour.

Une définition qui vous permettra de le reconnaître de loin, de manière à lui sauter dessus quand il approche.

Il est tout aussi essentiel, quand on est un être humain, de savoir reconnaitre l'amour (le vrai), que de savoir reconnaître les vrais billets des faux quand on est commerçant.

Le faux amour enfonce dans la dépression, tandis que le vrai est l'un des principaux ingrédients d'une vie satisfaisante et heureuse.

J'espère que vous êtes maintenant convaincu que vous avez tout intérêt à connaître la vraie définition de l'amour. Et si vous me dites que vous la connaissez déjà, et bien, peut-être. Dans ce cas, vous êtes beaucoup plus dégourdi(e) que je ne l'étais. Moi je ne savais absolument pas ce qu'était l'amour.

Pour moi, l'amour était un mot. Un mot très beau, certes, mais un mot. Et rien d'autre.

Très beau ?... Non, je ne crois pas que je le trouvais "très beau". Il m'inquiétait. Je lui trouvais quelque chose de grumeleux, d'informe et de sucré. Comme ces cartes d'anniversaire dégoulinantes de bon sentiments, ces cartes que je n'aimais pas. Le mot amour me gênait ; je ne l'utilisais jamais. Il était trop gnian-gnian-gnian-gnian pour moi...

Si vous aussi, vous avez des réticences vis-à-vis de l'amour, ce post vous concerne tout particulièrement. C'est une chance que vous soyez en train de le lire.

L'amour, donc.

Quoiqu'en disent les grammairiens, l'amour est un verbe.

Le verbe sourire, caresser, nourrir, réconforter, partager, compatir, écouter, parler, ou échanger.

"Je t'aime mais je te hais", ce n'est pas de l'amour.
"Je t'aime mais de loin", ce n'est pas de l'amour.
"Je t'aime mais... blablabla", ce n'est pas de l'amour.

"Je t'aime" est logiquement suivi par donc.

"Je t'aime donc je te soutiens".
"Je t'aime donc je passe du temps avec toi."
"Je t'aime donc je fais l'effort de te comprendre."
"Je t'aime donc je t'aide à réaliser tes objectifs."
"Je t'aime donc j'essaie de te faire plaisir en te donnant ce que tu aimes ou en t'aidant à l'obtenir."
"Je t'aime donc je suis ton allié."

L'amour cherche à modeler, c'est vrai, mais aussi et surtout à favoriser, faciliter et aplanir la route de la personne qu'on aime.

Peut-être que vous n'avez jamais été aimé de cette manière-là. Autrement dit, peut-être que vous n'avez jamais été aimé de la bonne manière.

Et dans ce cas, il y a de fortes chances pour que vous ne sachiez pas aimer de cette manière-là (la vraie).

Supposons que ce soit votre cas.

Trois possibilités s'offrent à vous :

- garder la fausse définition de l'amour d'après laquelle vous avez été élevé et ne jamais faire d'enfant pour ne pas commettre les mêmes erreurs, et parce que de toute façon, vous n'êtes pas motivé par l'erzatz d'affection auquel vous avez eu droit ;

- garder cette fausse définition et faire des enfants, que vous éleverez selon cette fausse définition qui ainsi se perpétuera (tant pis pour eux) ;

- changer de définition, et commencer un cycle nouveau et infiniment plus satisfaisant avec vos enfants.

Mais vous pouvez aussi bien remplacer "enfants" par "conjoint" :

- garder la fausse définition et rester célibataire (la vie de couple ne vous tente pas... ce qui est logique compte tenu de votre définition erronée de l'amour) ;

- garder la fausse définition et la reproduire dans une vie de couple orageuse ou glacée, douloureuse ou anesthésiée ;

- corriger votre définition et découvrir le véritable amour avec votre (futur) conjoint.

Je sais bien que ces choix ne vous en semblent pas vraiment... Après tout, tout le monde veut la troisième option... mais non, ce n'est pas si simple, car la troisième option à un prix.

Opter pour le véritable amour (celui qui soutient et nourrit) coûte cher : entre le point A où vous vous trouvez et le point B où vous voulez aller, se trouve un fleuve dont une rive est conscience, et l'autre souffrance.

Pour franchir le fleuve, vous devrez prendre conscience que vous n'avez pas encore connu le véritable amour, que ce que vous avez pris pour de l'amour était défaillant ou tordu, incomplet ou perverti par tel ou tel côté, et vous devez ressentir la souffrance que vous avez refoulé, la souffrance de ne pas avoir été aimé de la bonne manière.

17 juillet 2009

Toucher des gens : un remède à la dépression ?

On conseille souvent aux "dépressifs" de surmonter leur prostation et leur amour de la solitude pour voir des gens, mais voir des gens quand on va mal ne permet pas (du moins d'après mon expérience) d'aller réellement mieux.

Un conseil beaucoup plus utile - mais moins facile à appliquer - serait celui-ci :

"Tu es déprimé ?... ça ne sert à rien de rester tout seul, prostré dans ton coin. Va toucher des gens."

J'ai bien dit toucher.
Toucher et non voir.

Voir des gens ne sollicite que les yeux ; toucher des gens sollicite la peau. Et c'est par la peau que l'amour (y compris l'amour de la vie) se communique beaucoup plus que par les yeux.

Toucher des gens peut se décliner de plusieurs manières : serrer la main ou embrasser des gens (pas très efficace) ; serrer des gens dans ses bras (très efficace) ; masser des gens (très très efficace).

Alors bien sûr - me direz-vous - encore faut-il trouver des gens à qui faire tout ça. ça demande tout de même un certain degré d'intimité !

Je l'admets.

Cherchez du côté de votre famille. N'y a-t-il pas un grand-père dont vous pourriez masser les épaules ? ou un bébé ?... (les massages sont excellents pour eux). Cherchez du côté de vos amis. Proposez-vous comme masseur : les gens aiment les massages.

Bref, chercher quelqu'un à toucher et à masser - en oubliant toute connotation érotique, ce n'est pas le sujet.

Et si vous avez un conjoint... profitez-en : massez-le. Serrez-le dans vos bras.

Je me gratte la tête pour voir quelles objections vous pourriez bien faire à un conseil pareil.

Vous n'osez pas ?

Essayez quand même, ne serait-ce qu'une fois. Vous vous sentirez mieux et vous serez motivé pour recommencer.

Dans la mesure du possible, massez toujours la même personne, régulièrement. Prenez rendez-vous. Il y a bien un ou une stressé(e) dans votre entourage qui apprécierait des massages gratuits de temps en temps !

Vous ne voulez pas qu'on profite de vous ?

En massant quelqu'un, vous faites une bonne action et vous vous faites du bien à vous-mêmes. C'est une activité gagnant/gagnant.

Vous ne savez pas faire de massage ?

Il suffit de passer la main en frottant, en appuyant. L'huile est facultative. Si vous voulez, vous pouvez toujours regarder des vidéos sur youtube pour en apprendre davantage, mais c'est complètement inutile. Pour masser, vous avez juste besoin de vos mains.

Vous êtes gêné par l'espèce d'intimité qui résulte d'un massage ?

De toute façon, vous n'allez pas masser votre pire ennemi (ou si vous massez votre pire ennemi, il ne le restera pas longtemps). Oui, le contact peau à peau est un raccourci vers l'intimité. Et si vous craignez l'intimité, et bien, c'est l'occasion et le moment de dépasser cette peur.

Je sais que ce conseil est difficile à suivre pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude d'être touché et de toucher... quelqu'un qui n'a pas été élevé ainsi. Mais réellement, si vous le suivez, vous verrez une très nette différence dans votre état d'esprit. Vous vous sentirez mieux.

Vous en doutez ?

Voilà ici un article

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=2005053100

qui le dit : les massages réduisent la dépression.

Dans l'article, il s'agit des massages que l'on reçoit, mais les massages que l'on donne sont tout aussi efficaces (et pour quelqu'un de très méfiant et de très stressé, il est plus facile de masser que d'être massé).

Ce qui est bon pour le moral, dans le massage, ce n'est pas seulement le contact peau à peau, c'est aussi et surtout la communication qu'il établit entre nous et une autre personne.

L'être humain se nourrit d'échanges, et les plus nourrissant de tous sont ceux qui passent par la peau.

Si vous avez un conjoint et que vous prenez l'habitude de le masser longuement, votre relation de couple s'améliorera, vous communiquerez mieux, vous vous parlerez plus facilement de tout.

Si vous massez régulièrement un(e) ami(e), votre amitié deviendra plus profonde et plus solide.

L'amour, l'ordre et le bonheur (l'absence d'amour, le désordre et la dépression)

Amour, ordre et bonheur.

Ces trois termes vont bien ensemble... dès qu'on a défini le mot "ordre". Celui-ci peut sembler suspect dans un contexte politique (ordre moral), mais si on le prend du côté biologique il est très sympathique : l'ordre, c'est la vie. La vie est organisée - la maladie et la mort désorganisent ce que la vie organise, ordonne.

Quel rapport y a-t-il entre amour et ordre ?

L'amour met de l'ordre.

Aimer son bureau, c'est le ranger ; aimer son bébé, c'est le tenir, le bercer, le nourrir, lui parler, le garder au chaud et au sec - autant d'activités qui lui permettent de mettre de l'ordre dans son système nerveux et de régulariser (d'ordonner) les battements de son cœur et ses fonctions biologiques.

Quel rapport entre amour et ordre d'un côté, et bonheur d'autre part ?...

Le poème de Baudelaire fait le lien :

Là tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté

Le bonheur naît de l'amour et de l'ordre que l'amour apporte.

La dépression naît de l'absence d'amour et du désordre qui lui est associé.

J'aimerais conclure par un conseil, mais en l'ocurrence je n'en trouve pas. Disons que l'objectif de ce post est juste de donner à réfléchir sur un sujet (le bonheur) où les malentendus abondent...

Dépression et tarte aux pommes

Expliquer l'angoisse, la culpabilité et la honte

"Dans le contexte social américain, où le généraliste consulté pour dépression passe à peu près 7 minutes avec son patient, les échelles d'évaluation jouent un rôle crucial. Souvent, c'est une infirmière qui les fait passer au malade pendant qu'il attend, et qui cote les réponses, qu'elle transmet au praticien pour la décision finale. Il y a beaucoup à dire sur ces échelles: le simple fait d'itémiser pour les rendre quantifiable des notions aussi délicates que la tristesse, la honte, la culpabilité (je me sens, un peu, beaucoup, passionnément…), en intercalant d'une énigme éthique à l'autre des questions sur la durée et la qualité du sommeil ou de l'activité sexuelle, pulvérise la cohésion intentionnelle de ces émotions, en les réduisant à de vagues sensations de malaise où ce qui compte, c'est l'inertie ressentie des mouvements viscéraux fins que nous nommons "angoisse" ou "crainte". Selon ces procédés d'évaluation quantitative, on n'est pas angoissé parce qu'on se sentirait coupable d'avoir honte pour rien, surtout devant quelqu'un à qui on se résigne à en parler; mais on a de l'angoisse, et de la culpabilité, et de la honte (3 items), dans le silence du questionnaire blanc à cocher, sans écho émotionnel à nos émotions qui nous revienne de quiconque et les authentifie, puisqu'on est seul, assis, et muet.
C'est, je crois, l'amorce du cercle (vicieux ou vertueux) où tourne la conception de la dépression exemplifiée par Harold Sherkon et qui la rend inexpugnable. Dans la mesure où les patients se plient à un tel procédé d'évaluation de leur humeur dépressive, qui en individualise et en mesure les éléments comme si chacun à part n'était là que de façon contingente, et que la dépression résultait de leur addition, ils entérinent de facto que les raisons d'être dépressif n'ont pas de rôle dans la spécificité de ce qu'ils ressentent." (Citation tirée de cette page : http://pierrehenri.castel.free.fr/Articles/depression.htm)

Je trouve cette réflexion très intéressante, et j'aimerais la prolonger.

On ne peut pas expliquer l'angoisse par la dépression.

Ou du moins, d'un point de vue purement logique on ne le peut pas. Or (si vous vous souvenez d'un précédent post) toute vérité est logique. Sinon ce n'est pas une vérité, mais un mensonge joliment entortillé dans du mystère. Point qui mériterait d'être développé davantage, mais ce n'est pas le sujet de ce post.

Pourquoi ne peut-on pas, logiquement, expliquer l'angoisse (ou l'insomnie, ou la tristesse, ou la honte, ou n'importe quel autre chose de ce genre) par la dépression ?

Tarte aux pommes et dépression

Pour le comprendre, faisons une comparaison.

Imaginez que vous constatiez la présence, sur la table de la cuisine, de farine, de pommes, de lait et de sucre.

Pouvez-vous expliquer la présence de ces différentes choses par une tarte aux pommes ?...

Non.

Vous pouvez faire un lien entre leur présence et l'intention de quelqu'un de faire une tarte aux pommes, mais certainement pas avec la tarte aux pommes en elle-même, qui n'existe pas encore.

D'une manière comparable, on ne peut pas expliquer l'angoisse, la tristesse, l'insomnie et les sautes d'humeur par la dépression, car la dépression est la tarte aux pommes de tous ces ingrédients-là.

On peut d'ailleurs pousser la comparaison plus loin : de même que quelqu'un a eu l'intention de faire une tarte aux pommes et a donc rassemblé le sucre, la farine, etc., quelqu'un a eu l'intention de faire une dépression et a donc ramasser la tristesse, l'angoisse, etc. et baptisé de ce nom leur somme.

Mais ce n'est pas le "dépressif" qui a eu cette intention-là.

C'est plutôt l'industrie pharmaceutique et la psychiatrie, qui ont voulu donner la forme d'une maladie mentale à ces diverses choses, pour des raisons commerciales et stratégiques (pour vendre le médicament, commencez par promouvoir la maladie...).

La dépression n'est pas une cause d'angoisse ou de tristesse.

La dépression est le nom qu'on donne à un ensemble comprenant angoisse, tristesse, etc.

Les vraies causes de l'angoisse, de la culpabilité, de la tristesse, etc.

Mais alors, comment peut-on expliquer l'angoisse - ou toute autre désagréable réalité psychologique de ce genre ?...

La cause de l'angoisse (tristesse, insomnie, piètre estime de soi, etc) que vous ressentez n'est pas générique, mais spécifique.

Elle est liée à votre histoire.
Liée à votre passé et à votre présent.
Liée à ce que vous avez subi et à ce que vous avez choisi.
Liée à vos croyances, vos expériences et vos choix.

C'est pour ça que se focaliser sur "la dépression" ne sert à rien. Et de même que la tarte aux pommes n'intéresse que ceux qui veulent en manger en offrir ou en vendre, la dépression ne devrait intéresser que ceux qui veulent gagner de l'argent avec ou y goûter eux-mêmes...
Vous pourriez m'objecter que dans ce blog, je parle souvent de dépression... pourquoi, si ça ne sert à rien ?
J'utilise le mot dépression d'une manière purement signalétique pour attirer l'attention des personnes qui se considèrent comme "dépressives", de même qu'on met le symbole couteau/fourchette à la sortie d'une autoroute pour indiquer aux conducteurs fatigués qu'ils trouveront de quoi manger.

Mais comme cette notion de "dépression" n'explique absolument rien, je fais très attention à ne jamais la présenter comme une cause. Et si vous me surprenez dans un post à expliquer tel ou tel état d'âme par la dépression, vous avez le droit de me taper sur les doigts, parce que dans ce cas je déraille. La dépression n'est pas plus la cause du sentiment de culpabilité (ou de n'importe quelle autre chose mentale du même ordre) que la tarte aux pommes n'est la cause du sucre.

Ce qui est intéressant, c'est de comprendre d'où vient la farine (l'angoisse), d'où vient le lait (la tristesse), d'où vient les œufs (le sentiment d'irréalité), etc.

Et pour casser tout suspens, je vais vous dire tout de suite ce qu'il en est. La véritable origine du problème est presque toujours :

- une ou des croyance(s) ;
- et/ou un ou des choix : on vit avec les conséquences de ses choix antérieurs.

D'ailleurs les deux causes sont étroitement liées : on choisit en fonction de ses croyances ; on croit en fonction de ses choix.

Ce dont vous aurez besoin pour trouver le bien-être

Ceci dit, il ne suffit pas de faire des choix nouveaux pour se trouver soudain en un autre lieu... Car s'il ne faut qu'une seconde pour changer de direction, iIl faut beaucoup plus de temps pour changer de destination.

Autrement dit, si vous êtes actuellement dans un état de profond mal-être, il faudra du temps pour vous retrouver dans un état de profond bien-être.

Patience et persévérance s'imposent.

Aurez-vous besoin d'autre chose ?

Bien sûr !

Pour parvenir à ce nouvel état, vous devrez utiliser :

- votre intelligence ;
- votre libre-arbitre.

Ce sont les deux principales ressources dont vous aurez besoin. Votre intelligence vous permettra de chercher et reconnaître ce dont vous avez besoin ; votre libre-arbitre vous permettra d'agir et de choisir en fonction de ce que vous aurez compris.

Si vous êtes un être humain intelligent (non-trisomique), vous disposez donc de tout ce dont vous avez besoin pour vous en sortir...

Mais je tiens à attirer votre attention sur un point : pour sortir de dépression, on a besoin d'utiliser toute son intelligence et tout son libre-arbitre. On ne peut pas se contenter d'utiliser 3% de son cerveau, et laisser le reste disponible pour des émissions télévisées stupides. On ne peut pas non plus se contenter de choisir entre yaourt à la fraise et yaourt à la myrtille, et se reposer sur d'autres pour tous les autres choix. Pour sortir de dépression, on a besoin d'exercer toute son intelligence et toute sa liberté, sans en garder en réserve pour plus tard.

Parents toxiques

Manque de limite ?
Difficulté à vous faire respecter ?
Sentiment d'être nul, méchant, coupable ?

Alors vous aurez intérêt à lire Parents toxiques - Comment échapper à leur emprise de Susan Forward.

Malgré le titre, ce n'est pas un livre qui accuse les parents de tous les malheurs de leurs enfants devenus adultes. Plutôt un livre qui jette un éclairage bienvenu sur un problème très fréquent : celui des problèmes d'enfance qui se poursuivent à l'âge adulte.

Nous avons été façonné par notre enfance, et particulièrement par notre petite enfance. C'est une réalité qui ne fait pas de nous des marionnettes (à moins que nous ayons été particulièrement manipulé, et que nous n'ayons jamais coupé les ficelles).

Nous avons été façonné, mais actuellement nous sommes libres et pouvons faire des choix personnels. L'un de ces choix est de se libérer des mauvais réflexes émotionnels et intellectuels que notre éducation nous a inculqué. L'un de ces choix est de découvrir comment nous avons été façonné pour choisir de poursuivre ou d'interrompre le cycle de répétition qui se poursuit depuis parfois des générations.

Bien sûr, si vos parents sont parfaits, ce livre ne vous concerne pas.

Mais quels parents sont parfaits ?...
Même s'ils ont fait du mieux qu'ils ont pu, ils ont pu être toxiques à un moment ou à un autre. Ne vous interdisez pas de vérifier ce qu'il en est. Ne vous laissez pas paralyser par la crainte de les trahir, ou "d'exagérer". Vous avez le droit de lire ce livre comme vous avez le droit de lire n'importe quel livre ; ça ne vous engage à rien. La curiosité est, malgré le proverbe, une très belle qualité.

La force de Parents toxiques, c'est la clarté de son message :

- un petit enfant n'est pas responsable de ce qu'on lui fait vivre, ni des émotions (forcément légitimes, puisque forcément causées par quelque chose) qu'il ressent.

- un adulte est par contre responsable de ce qu'il fait, de ce qu'il dit, et de sa manière de subir ou de ne pas subir, de réagir ou de répondre.

Mes parents à moi ne ressemblent en rien aux parents violents, alcooliques ou injurieux dont il est question à certains moments dans le livre, et pourtant ce livre m'a fait comprendre, m'a fait mieux comprendre, comment je fonctionne (ou fonctionnais) et pourquoi je fonctionne (ou fonctionnais) ainsi.

Et la beauté de la connaissance - de la vérité -, c'est qu'en comprenant le problème il se dissipe déjà en partie.

Voici ce que disent de ce livre, sur amazon.com, quelques lecteurs :

"Si vous subissez toujours les conséquences d'une enfance douloureuse, lisez ce livre".

"Avant de lire ce livre, je m'autodétruisais, maintenant je vis ma vie pleinement, j'ai laissé mon bagage émotionnel, et je suis libre de découvrir une vie digne d'être vécue."

"Jusqu'à mes 30 ans, j'ai cru que ma famille était parfaite..."

"Ce livre a fait plus pour moi que des années de thérapie. Il m'a permis d'identifier l'origine de mon mal-être."

"Ce livre m'a aidé à voir la vérité et m'a ouvert les yeux."

Il y a deux raisons pour lesquelles vous pourriez ne pas être intéressé par ce livre tout à fait passionnant :

1/ La première, c'est que vous n'êtes réellement pas concerné.

2/ La seconde, c'est que vous ne voulez surtout pas vous rendre compte que vous êtes concerné.

C'est ce qu'on appelle le déni.

Le déni, c'est cette idéalisation outrancière, ce "ils sont tellement merveilleux, tellement parfaits", ce "mon enfance a été absolument extraordinaire... sans la moindre ombre au tableau". Le déni, c'est ce refus de regarder en face une réalité bien différente de cette image parfaite.

Petite confidence : jusqu'à mes 27 ans, j'ai vécu dans un déni total. Mes parents étaient parfaits et irréprochables. Et d'un coup, à 27 ans, le décor s'est effondré et j'ai compris que la belle image n'était que cela, une belle image. En une seconde ou presque, tout s'est métamorphosé en rien - tout ce que je croyais.

ça fait très mal, mais il faut passer par cette étape pour commencer à vivre sa vie, sa vraie vie, et s'affranchir de l'imitation pitoyable qu'on traînait avant.

Si vous êtes dépressif, la raison principale, ou l'une des principales raisons, est peut-être cachée dans ce livre. C'est en tout cas fort possible. N'êtes-vous pas curieux de vérifier ce qu'il en est ?...

Voici encore quelques commentaires de lecteurs sur Parents toxiques :

"Ce livre concerne tout le monde... tout le monde est concerné d'une manière ou d'une autre."

"Ce livre ne va pas résoudre tous vos problèmes, mais il vous aidera certainement à les comprendre et à les gérer d'une manière constructive."

"Si vous avez la sensation d'avoir souffert quand vous étiez enfant, lisez ce livre !"

"Ce livre fait parti des dix meilleurs que j'ai lu dans ma vie. Il vous aidera à regagner votre dignité."

J'espère vous avoir donné envie de lire Parents toxiques. Si vous le faites, je serai curieuse de connaître vos réactions à sa lecture.

Parents toxiques, c'est ici.

16 juillet 2009

Dépression, passé et futur

Regarder en arrière n'est pas ce qu'il y a de plus sûr lorsqu'on marche. C'est même le plus sûr moyen de se casser le nez.

L'avenir est le lieu où nous passerons le reste de notre vie : autant s'y intéresser.

Mais le passé nous a façonné. Ne faut-il pas le comprendre pour aller de l'avant ?...

C'est l'éternel dilemme : psychanalyse (plongeons dans le passé) ou thérapie brève, comportementale (choisissons l'avenir) ?...

En fait, l'opposition entre passé et futur n'est pas vraiment pertinente, car la seule manière de comprendre le passé, c'est de marcher d'un bon pas vers l'avenir. Pour savoir ce qui nous tire en arrière, il faut aller de l'avant. Le passé - ou du moins une partie de celui-ci - est une force qui nous enchaîne au statut quo. Pour le connaître, il faut briser le statut quo.

Pour avoir la réponse à la question "pourquoi suis-je comme je suis ?" il faut s'en poser une autre : "qu'est-ce que je veux ?"

Y répondre.

Puis avancer vers la réponse.

Autrement dit, la connaissance de notre passé est un sous-produit de nos efforts pour construire l'avenir : nous découvrons d'où nous venons en allant là où nous décidons d'aller.

Le passé ne se révèle qu'à mesure qu'on s'en éloigne vraiment - de même que pour savoir ce qu'est l'eau, il faut en être sorti, et que pour connaître bien la France et les français, il faut s'expatrier. La vision myope de la taupe n'apporte aucune espèce de connaissance : demandez à un enfant de décrire sa famille, il en est incapable, parce qu'il n'a pas d'autre référence. En vous approchant de votre avenir, en le construisant, vous découvrez petit à petit la vision de la mouette : vision panoramique. C'est ainsi que le passé se révèle, et pas autrement.

On le comprend non en collant le nez dessus, mais en cherchant à satisfaire ses besoins actuels, et en dressant les plans puis en édifiant la maison de son Avenir.

La colère, la peur, la honte et le truc pour s'évader d'une réalité trop étroite

Je ne sais pas qui à dit (avec tristesse) : "on ne peut pas changer les autres... on peut seulement se changer soi."

Pourquoi avec tristesse ?

Parce que longtemps, c'est ce qu'on espère. On voudrait les modeler à notre convenance, pour qu'ils agissent, réagissent, de la manière qui nous convient. Or c'est impossible.

L'opposition entre changer les autres/se changer soi laisse de côté un point crucial : c'est qu'on ne se change vraiment qu'en changeant les relations que l'on a avec les autres.

Nous sommes nés sociables, et nous nous définissons par les relations qui nous tissent et nous traversent. Relations avec nos mère, père, frère, soeurs, amis, conjoint... relations aussi avec des concepts plus abstraits tels que la vérité, le mensonge, le bien, le mal, etc.

Mais dans l'espace de ce post, c'est aux relations interpersonnelles que je veux m'intéresser.

On ne peut pas changer les autres, mais on peut changer les relations que l'on a avec eux, et ce n'est pas un détail.

Qui n'a pas essayé de mimer une confiance en soi qu'il n'avait pas devant quelqu'un, comme le poisson-lune se gonfle pour dissuader un prédateur de l'attaquer ?... Avec des résultats souvent mitigés.

Devant ma sœur, j'avais tendance à sourire au moment même où elle me parlait de la manière la plus blessante, la plus inquisitrice et inquisitoriale, pour cacher ma fragilité je suppose. Sourire d'esclave prêt à mimer l'insensibilité devant le maître qui le persécute. En sous-titre : "Même pas mal !"

Dans notre relation, il n'y avait pas de place pour ce que je ressentais vraiment...

Et je me définissais (entre autre) par cette relation que j'avais avec ma soeur. Autrement dit, je me définissais comme faible et sans défense.

Bien sûr, j'aurais aimé qu'elle change. Mais elle ne changeait pas.

Les seules choses qui pouvaient changer dans cette histoire, c'était :
- moi
- et la nature de la relation
Les deux étant étroitement liés : comme je viens de vous le dire, nous nous définissons en grande partie par nos relations, par la nature des liens qui nous attachent aux personnes qui comptent pour nous. Autrement dit, il y a un aller-retour :
- Pour changer la nature d'une relation interpersonnelle, il faut d'abord se changer soi ;
- En changeant la nature d'une relation interpersonnelle, on se change soi.

Je ne vais pas raconter ici comment je me suis changée moi... (le sujet est trop vaste), mais je peux vous dire comment j'ai changé la nature de la relation.

Il a suffi de sept mots.

Imaginez, rien que sept mots ! Sept mots pour transformer radicalement une relation sororale vieille de plus de 20 ans ! Étonnant, n'est-ce pas ?...

Avant de vous dire quels étaient ces sept mots - autrement dit pour ménager le suspens -, je vais vous dire de quelle manière la relation a changé.

Elle s'est évaporée d'un coup.

Ma soeur n'a plus jamais voulu me parler !

Ce n'était pas le but, mais ce fut l'effet.

Et par contre-coup, cette définition de moi-même comme faible et sans défense a perdu les trois-quart de sa crédibilité... cette définition s'est petit à petit dissipé, elle aussi, comme la relation.

Non, je ne vous conseille pas de rompre avec un membre de votre famille pour gagner en force et en confiance en vous-même. D'ailleurs ce n'est pas ce que j'ai fait : je n'ai rien rompu du tout, j'ai juste dit sept mots. Sept mots qui n'étaient pas sept insultes.

Voilà les sept mots en question :

1. J'
2. ai
3. toujours
4. eu
5. peur
6. de
7. toi

Autrement dit, j'ai dit ma vérité, c'est-à-dire la vérité de mes émotions, la vérité de la relation vue de mon côté (le seul côté qu'on puisse connaître en toute certitude, c'est le sien). Ce que je n'avais jamais fait auparavant. Dire ces sept mots m'a demandé beaucoup de courage.

Ce n'est jamais facile dire ce qu'on ressent ou ce qu'on a ressenti à la personne concernée, quand ce qu'on a ressenti est :

- du ressentiment, de la rancoeur, de la colère
- de la peur, de la crainte
- ou de la honte, de l'humiliation

Je ne pense pas qu'il y ait une quatrième émotion aussi difficile avouer que ces trois-là - et le plus difficile à exprimer, c'est probablement la honte.

Mais étant donné que c'est si difficile, pourquoi les exprimer, me direz-vous ?...

Parce que la clef qui ouvre les portes de nouveaux mondes plus vastes, c'est le courage. (Vous pouvez remplacer courage par bonté, patience, etc., ce sera tout aussi vrai : toutes les qualités se tiennent la main. Elles forment une ribambelle de clefs, un gros trousseau.)

Le courage consiste à faire ce qui est le plus difficile et le plus constructif alors que rien n'y oblige.

Confronter une personne qui nous a meurtri, ou que nous avons meurtri, ou encore qui nous a meurtri et que nous avons meurtri, pour reconnaître sa part de responsabilité à soi et/ou la part de responsabilité de l'autre et pour exprimer ses émotions les plus embarrassantes, celles qui sont le plus difficile à exprimer, c'est courageux et c'est libérateur.

Peut-être qu'il n'y a rien de plus libérateur !

à condition bien sûr de le faire sans ressentiment ni colère, avec seulement la poussée d'adrénaline que doivent sentir les parachutistes au moment où ils sautent. Une terreur mêlée d'exaltation, la sensation glorieuse de repousser ses limites et d'entrer dans un autre monde.

Et effectivement, c'est ce qu'on fait.

La vie vaut la peine d'être vécue par tous les souvenirs de courage qu'on accumule. C'est le courage qui donne sa saveur au soleil !

Combien de "déprimés" trainent une existence terne et insupportables parce qu'ils n'ont pas osé, parce qu'ils n'osent pas... N'osent pas dire ce qu'ils ressentent et ce qu'ils ont vécu, faute peut-être de le savoir eux-mêmes : pour avouer aux autres, il faut d'abord avouer à soi-même.

Avez-vous vu le film Festen ?

Le héros profite du grand repas d'anniversaire de son père (un imposant patriarche) pour dire à haute voix, et devant tous, les sévices sexuels que ce père soi-disant parfait lui a fait subir, à lui et à sa soeur, pendant des années.

Les convives, membres de sa famille, tentent par tous les moyens de le faire taire, mais il revient à la charge jusqu'à ce que la vérité - sa vérité - soit entendue.

Mais il n'y a pas besoin d'être victime d'inceste pour avoir des choses difficiles et donc libératrices à dire.

Les paroles non-dites gardent prisonnier dans une réalité trop étroite et trop virtuelle. La déréalisation dont on parle tant n'est peut-être que la conséquence d'une accumulation de non-dits et de mensonges : quand elle est dite, la vérité donne un goût d'authentique aux fleurs, au ciel, au monde entier - même aux faux Lacoste et aux tortues Ninja en plastique. Mais quand règnent mensonges et silence, la plus massive des montagnes se change en décor, et l'or lui-même se change en toc.

La réalité objective qui vous entoure ne change pas, mais vos choix vous la font percevoir différemment.

Faites preuve de courage, et vous sentirez la saveur du réel.
Faites preuve de lâcheté, et vous goûterez au néant insipide et factice, à la déréalisation.

C'est une loi aussi implacable, aussi irréfutable, aussi inaltérable que celle de la gravitation universelle, quoi qu'elle soit beaucoup moins connue.

Le courage et la vérité marchent main dans la main : saisissez l'un et vous saisirez l'autre. Saisissez l'autre et vous entrerez dans une nouvelle réalité, une réalité plus large et plus réelle que la précédente.

Je l'ai déjà dit dans un précédent post et je le répète :

Aimez la vérité.
Cherchez la vérité.
Dites la vérité (la vôtre).
Vivez la vérité.

Si vous le faites, vous serez gagnant. Si vous le faites, vous êtes déjà gagnant, même si ça ne se voit pas encore. Au fond, je ne pense pas qu'il y ait un meilleur conseil que celui-là.

Faiblesse et ignorance... force et connaissance

Il est arrivé à des personnes sous-alimentées de se tuer en mangeant un trop gros repas. La même nourriture, fragmentée en petits repas répartis dans le temps, leur aurait permis de reprendre des forces.

La connaissance est pareille à cette nourriture.

Trop d'un coup peut faire du mal. Lorsqu'on la mâche par petits bouts, elle nous donne des forces.

à haute dose, la vérité est une lumière insupportable, aveuglante. A petite dose, la vérité est un phare qui nous mène à bon port : à chaque escale, la lumière croit jusqu'à la clarté éclatante de midi.

Nos yeux se sont habitués et nous ne sommes plus vraiment le même être.

La prise de conscience qui 10 ans plus tôt m'aurait rendu folle (m'a presque rendue folle) aujourd'hui je l'accepte avec un soulagement presque joyeux. Entre temps, je l'ai oubliée autant de temps qu'il l'a fallu.

La mémoire est sélective.

Que retient-elle ?

Ce qui colle avec notre vision du monde et de nous-mêmes - bien sûr. Mais aussi ce que nous sommes capable de gérer, de traiter, d'accepter. Ce qui n'excède pas nos forces, ce qui ne dépasse pas notre intelligence.

Et qu'est-ce qui ne dépasse pas notre intelligence ?

Ce qui ne dépasse pas nos connaissances.

J'en reviens à la leçon fondamentale, si vraiment vous la tirez vous serez gagnant : la vérité est à connaître. La vérité est à aimer. La vérité est à chercher. La vérité est à trouver. La vérité est à croire. La vérité est à vivre.

Je suis sûre que certains lecteurs restent perplexe devant ce notion de vérité, qui a si peu la côte de nos jours. Qu'est-ce que j'entends par vérité ?... Qu'est-ce que je mets derrière ce mot ?

Voici quelques synonymes de vérité qui aideront à mieux cerner la notion : lumière, réalité, exactitude, logique, simplicité, rationalité. Si ce n'est pas lumineux, exact, logique, simple, rationnel et réel, ce n'est pas vrai.

Mais au fond, les notions les plus proches de celle de vérité sont celles d'information, de connaissance et de savoir.

Prise sous l'angle de la personne qui la reçoit et l'accepte, une vérité est une nouvelle information, une nouvelle connaissance, un nouveau savoir.

Certes, un thérapeute peut aider à aller mieux. Mais pour une seule raison : parce qu'il apporte de nouvelles informations, connaissances et savoirs. Son prestige et/ou son empathie ne sont utiles que dans la mesure où ils vous rendent plus perméable à des vérités qui vous étaient encore inconnues.

"Quelle erreur ai-je commise ?"

Voilà une question qu'on peut se poser après ou pendant un épisode dépressif.

On ne comprend pas ce qui a causé le décrochement, le décalage, la chute soudaine dans cette tristesse insurmontable, épaisse. On ne comprend pas ce qui nous a rendu (soudain) si fragile, si inerte, à écouter en boucle "Ne me quitte pas..." couché sur le canapé du salon, tandis qu'à côté les plantes vertes se fanent faute d'une eau qu'on ne leur a pas versée... encore une responsabilité qu'on n'a pas réussi à assumer : prendre soin d'une créature vivante est au-dessus de nos forces.

Je me suis souvent, longtemps, posé cette question après mon premier épisode dépressif marqué. Je ne le nommais pas de cette manière d'ailleurs, mais j'étais perplexe et inquiète : d'où était-il venu ? où était-il parti ? Reviendrait-il ?...

Car il avait laissé derrière lui une impression de fragilité. J'étais contente de devoir porter pour la première fois une paire de lunettes parce que la vieillesse (dont les lunettes étaient pour mes 25 ans un symbole) m'apparaissait comme un refuge. J'avais envie d'être vieille pour ne plus avoir de combat à mener, de choix à faire, de direction à prendre. Mais je n'étais pas vieille, pas encore, et ce n'était que le début.

"Quelle erreur ai-je commise ? Où ai-je dévié ? à quel moment ai-je fait le mauvais choix ?..."

Voilà la question qui me tarabustait, avant que j'en vienne à une autre question plus existentielle ("pourquoi suis-je né?")

Cette question ("quelle erreur ai-je commise ?") est apparemment une bonne question. Mais elle présuppose que nous disposons de la bonne carte, de la bonne boussole, que le seul problème c'est la direction que nous avons prise à tel ou tel endroit, alors que le problème, ce n'est peut-être pas tant notre choix en lui-même que les paramètres d'après lequel nous l'avons fait - autrement dit, notre carte et notre boussole.

"Quelle erreur ai-je commise ?" présuppose que nos états d'âme sont entièrement sous notre responsabilité et notre contrôle, or et même si le message de ce blog est un message de responsabilisation, nos états d'âmes sont causés par des facteurs où ce qu'on a subi se mêle étroitement à ce qu'on a choisi. Autrement dit, ce n'est peut-être pas uniquement une erreur que nous avons commise, c'est peut-être aussi une erreur que nous avons subie.

"Mais alors - me direz-vous peut-être, cher habitué - est-ce que nous sommes des victimes impuissantes ?... J'avais cru le contraire ! Ne sommes-nous pas "le maitre de notre destinée" ? c'est ce que vous dites d'habitude, non ?..."

C'est vrai, c'est ce que je dis d'habitude.

Mais la réalité est un peu plus complexe et subtile que ça. Nous pouvons devenir le maître de notre destinée, et nous le sommes virtuellement, mais pour le devenir réellement et effectivement, il faut aussi comprendre et voir qu'on ne l'est pas encore.

Petit bilan de ce qu'est une existence humaine.

Après 9 mois bien au chaud, nous sortons du ventre de nos mères et pendant une dizaine d'années environ, nous sommes entièrement dépendants (tant matériellement qu'intellectuellement et affectivement) des personnes qui s'occupent de nous. Ces personnes sont généralement nos parents.

Puis nous devenons des adultes autonomes faisant leurs propres choix et vivant leur vie comme ils l'entendent.

Et un jour, nous aussi nous avons des enfants qui comme nous, après 9 mois bien au chaud, etc.

Mais ce processus apparemment simple qui conduit de la dépendance à l'indépendance peut être grippé et interrompu à n'importe quel moment. Et il l'est très souvent.

On peut rater une étape.

Et quand on rate une étape, on rate aussi les suivantes - la plupart du temps, sans s'en rendre compte.

Des "parents parfaits" ? Vénérer des vaches sacrées n'est pas bon pour le moral

La notion de révisionnisme sent le soufre mais au fond toute entreprise historique se doit d'être révisionniste, c'est-à-dire de revoir, de réviser la version officielle du passé pour vérifier si elle est correcte.
Et si elle ne l'est pas, pour la corriger.

Car il ne s'agit pas seulement de découvrir ce qui est caché, de déterrer les fragments de poterie et d'os, il s'agit aussi de prendre conscience que les dogmes et les apparences mis en avant par l'histoire officielle ou le Vatican ne sont pas toujours vrais.

Quel rapport avec la dépression, me direz-vous...

Nous sommes tous, ou du moins nous pouvons tous être, les historiens révisionnistes de notre passé personnel.

Mais l'essentiel n'est-il pas d'aller de l'avant, de construire son avenir ?
D'ailleurs n'est-ce pas le message principal de ce blog ?

Oui, c'est l'essentiel.

Mais le passé colle parfois aux semelles, et par l'effort même du pas qu'on cherche à accomplir, nous fait sentir sa présence. Pour trouver la route de son propre coeur, il faut parfois soulever de vieilles pierres.

Mais assez tourné autour du pot : entrons dans le vif du sujet.

à l'âge adulte, on oscille souvent entre deux attitudes :

1/ Accuser ses parents de tous les maux : c'est leur faute si on rate sa vie, si on est stressé, angoissé, si on n'a jamais pu faire ceci ou cela ;
2/ Les considérer comme les prototypes des Bons Parents Parfaits Irréprochables et Infaillibles.

D'habitude, dans ce blog, je n'évoque que la première attitude - celle qui consiste à se considérer comme une victime et à accuser le monde entier, parents compris, de ses malheurs -, mais la deuxième attitude n'est pas forcément meilleure ni plus constructive.

- Si vous accusez vos parents de tout, vous leur donnez la responsabilité de votre vie actuelle, et ainsi vous vous privez de tout pouvoir ;

- Mais si vous vénérez vos parents comme des vaches sacrées, vous vous privez aussi de tout pouvoir, car alors vous vivez dans un rêve, pas dans la réalité.

Et pour la première fois dans ce blog, je vais me risquer à parler de cette vénération de manière un peu approfondie. Je dis "risquer" car le sujet est délicat. Il s'agit de prendre conscience que la vache divine n'est qu'un bovidé domestique, sans se mettre à prendre ses cornes pour celles du Diable et sans lui prêter des pouvoirs sataniques.

J'avoue que c'est un juste milieu que j'ai eu et que j'ai encore beaucoup de mal à trouver...

Supposons donc que vous soyez convaincu (comme une bonne partie de la population) que vos parents sont parfaits, adorables, gentils, etc. Où est le problème, me direz-vous ?

Il n'y a aucun problème et c'est peut-être vrai, mais dans ce cas, qu'est-ce que vous faites sur un blog intitulé Marre de la vie ?

Voilà ce que peut-être vous serez tenté de me répondre :

"Mes parent sont effectivement parfaits, adorables, gentils, etc. Mais par contre moi je suis méchant, pervers, mauvais, décevant, embarrassant, incompétent, maladroit, ridicule et monstrueux. C'est pour ça que je suis déprimé."

Très bien (enfin, façon de parler) : vos parents sont des saints et vous, vous êtes tout ce qu'ils ne sont pas : méchant, sale, égoïste, pervers, etc. Mais prêtez tout de même attention à la logique du raisonnement suivant :

A/ Des parents parfaits éduquent leurs enfants de sorte qu'adultes, ceux-ci sont bien dans leur peau, heureux de vivre, équilibrés, épanouis, confiants en eux et à l'avenir ;
B/ Vous vous dépréciez, haïssez, méprisez (etc.) ;
C/ Donc, vos parents n'étaient pas parfaits.

La preuve que vos parents ne sont pas aussi parfaits, adorables, etc., que vous le pensez, c'est précisément que vous vous sentez méchant, pervers, mauvais et monstrueux. Des parents parfaits auraient su vous convaincre que vous êtes quelqu'un de bien. Leur éducation vous a convaincu que vous êtes un bon à rien, un minable, un être mauvais et pervers : ils ont donc failli.

"Mais - m'objecterez-vous encore -, mes parents ne m'ont jamais dévalorisé, méprisé, accusé, etc.! Tout vient de moi : je me suis convaincu de ma nullité/méchanceté/insuffisance tout seul !"

Je vous crois.

Mais pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de vous en convaincre ?...

Si vous me dites que vous n'en savez rien, je voudrais vous proposer une explication.

Un petit enfant ne peut pas croire que ses parents ne sont pas parfaits. Si ceux-ci ne répondent pas à ses besoins, le maltraitent d'une manière ou d'une autre - soit en ne lui donnant pas l'amour, la nourriture, la tendresse et l'attention dont il a besoin, soit d'une autre manière -, il ne peut pas se dire : "Mes parents sont nuls ! Quand j'aurai des enfants moi-même, je leur donnerai tout ce dont ils ont besoin et je les éduquerai tout autrement." Tout ce qu'il peut se dire - et tout ce qu'il se dit -, c'est que si les parents le punissent ainsi (car de son point de vue égocentrique d'enfant c'est une punition), il l'a bien mérité.

Et s'il l'a bien mérité, c'est qu'il est mauvais.

Pas de conclusion pour l'instant ; je reviendrai probablement sur ce sujet une autre fois.

15 juillet 2009

L'amour et la vérité (et la dépression bien sûr, c'est toujours elle le sujet)

Croyez-vous qu'ils aillent bien ensemble ?...

L'amour n'est-il pas souvent un "doux mensonge" que la vérité déchire, dévoilant les conflits, les haines, les ressentiments, les maltraitances et les humiliations que cache ce décor ?...

Et pourtant, pas de vérité sans amour, pas d'amour sans vérité.

Je crois que les trois-quarts des problèmes psychologiques perdurent parce qu'on a peur de la vérité. Peur de la chercher. Peur de la connaître. Peur de la dire. Peur de l'entendre.

D'après mon expérience, on prend de la force et de la consistance, on échappe à la faiblesse qui condamne à toutes les humiliations et dépressions, lorsqu'on commence à aimer la vérité un peu plus que le reste.

Et plus on l'aime - d'un amour concret, d'un amour nourri par d'innombrables preuves d'amour - plus on se renforce.

La vérité est la clef de toutes les prisons (émotionnelles, mentales, et même physiques).
La vérité est la route droite qui mène vers les cimes très belles et très blanches où l'air est pur.
La vérité est la gorgée d'oxygène qui sauve de la mort et de l'absence d'amour.
La vérité est le chemin.
La vérité est la destination.

Cherchez-la, car que vous la cherchiez ou non, elle vous trouvera.
Dévoilez-la, car vous la dévoiliez ou non, elle vous dévoilera.

Les secrets malsains sont faits pour être soulevés : sous la chape de silence, les mille-pattes et les cloportes grouillent inlassablement. Soulever la pierre, c'est nettoyer.

La pureté est amour.
Et la vérité décape.

Mais j'imagine que de tels conseils restent trop abstraits pour être mis en pratique... (quoique leur généralité même les rend applicable à n'importe quelle situation).

Concrètement, comment manifester son amour de la vérité ?

Et quel bénéfice peut-on en espérer ?...

Manifester son amour de la vérité, c'est tout d'abord ne jamais mentir - sauf quand le mensonge peut sauver une vie.
Même sur les plus petits détails, les plus infimes insignifiances, ne jamais mentir.
Ne jamais mentir sur ses intentions.
Ne jamais mentir sur ses émotions.
Ne jamais mentir sur ses actes.
Ne jamais mentir sur rien.

Ce n'est pas aussi difficile que ça en a l'air : c'est une question de pratique, d'entraînement.

Bénéfice : on commence à pouvoir se dire qu'on est quelqu'un qui dit (et qui donc aime) la vérité.

Très valorisant.

Second bénéfice : moins vous mentirez aux autres, moins vous vous mentirez à vous-mêmes.

Pour se connaître vraiment, la sincérité est indispensable.

Mais il ne s'agit là que des premiers bénéfices... d'autres encore plus considérables apparaissent peu à peu avec le temps. La vérité est un investissement au long terme. Une valeur refuge - comme l'or. Investissez dans la vérité et elle vous le rendra au centuple.

Seconde manière de manifester votre amour de la vérité :

Dites les vérités qui vous dérangent. Pas à n'importe qui, bien sûr (il ne s'agit pas de se livrer à tout vent) - dites les aux personnes concernées.

Avouez par exemple que dans telle ou telle circonstance, vous avez eu honte pour telle ou telle raison. Que dans telle ou telle circonstance, vous avez été en colère pour telle ou telle raison.

Ce ne sera pas facile à dire, car toujours quelqu'un d'autre est impliqué. Et c'est à cette personne impliquée que vous devez dire la vérité qui vous dérange et qui ne vous laisse pas tranquille - remords ou regrets, colère ou honte.

Pourquoi se livrer à un tel exercice ?...

Parce qu'à chaque vérité de ce genre que vous dites, vous accédez à de nouvelles sphères, à un nouvel univers plus riche et plus libre, plus beau et plus vrai. Plus authentique. Le monde physique lui-même est plus coloré de l'autre côté du miroir. Déchirer le voile de non-dits et de mensonges qui vous entourent comme un cocon étouffant, c'est faire ce que fait le papillon quand il déchire sa chrysalide : accéder à un nouveau stade d'existence. Devenir une créature ailée et céleste alors qu'on n'était que chenille.

Bien sûr, ça fait peur.
Il n'y a pas de plus grande peur!
Peur de voir aussi l'autre baisser le masque et dire ce qu'il n'a jamais dit...
ou peur que l'autre rie et se moque de nous.

Mais si la première peur est légitime (en disant la vérité, votre vérité, vous poussez l'autre à vous dire la sienne), la seconde est par contre complètement irrationnelle.

Quelqu'un qui dit les choses ne suscite jamais la moquerie.

Le malaise, parfois.
Une confidence réciproque, souvent.
L'admiration, de temps en temps (car c'est tellement rare).
Mais la moquerie, jamais.

En disant la vérité, votre vérité émotionnelle, vous n'avez rien à perdre et tout à gagner.
Si la relation était fausse et reposait sur des mensonges, vous le saurez.
Et qu'elle soit authentique ou factice, vous, vous gagnerez en puissance en gagnant en authenticité.

Et votre vie se parera de plus belles et vives couleurs.

14 juillet 2009

Carence identitaire (et dépression)

Vous ne savez pas qui vous êtes, et vous en souffrez ?

Deux causes sont possibles - et souvent se conjuguent.

- L'une est liée aux circonstances précises (familiales) de votre première enfance.

Si on vous a insuffisamment touché, tenu, nommé et tutoyé... vous manquez peut-être de limite. Votre "je" est informe, c'est plus un "on" qu'un "je". Vous avez tendance à vous prendre pour quelqu'un d'autre. Vous ne connaissez pas bien vos frontières. Vous ne les faites pas respecter. On vous marche sur les pieds - parce que vous ne savez pas bien où vos pieds commencent. Vous ne savez pas bien que vous avez des pieds ! Bref : votre conscience de vous en tant que corps, en tant que personne distincte, est atrophiée.

(Ce n'est pas agréable, mais ce n'est pas définitif : être au courant est déjà un premier pas vers un "je" plus consistant. Connaître le problème, c'est déjà commencer à le résoudre.)

- L'autre est liée aux croyances occidentales. Celles du monde dans lequel vous baignez, et qui sont aussi les vôtres.
Si vous croyez que vous êtes le cousin germain d'un singe à fesses bleues, que l'être humain et donc vous-mêmes est le produit du hasard, que vous êtes né sans raison, ou du moins sans bonne raison, et que vous disparaîtrez de même, vers un néant définitif, pouvez-vous vous satisfaire de cette croyance ?...

Si la réponse est "non", et bien, vous êtes normal.

Entre certaines expériences de la petite enfance et certaines croyances omniprésentes, naît la carence identitaire, ce gros point d'interrogation, ce QUI SUIS JE ????

Mais au fond, même les expériences de la petite enfance sont liées à cette société dans laquelle nous baignons.

"Laissez bébé crier : il fait ses poumons!..."
"Ne le prends pas dans tes bras, sinon, tu vas le rendre collant."
"Il doit apprendre à devenir indépendant."

Avez-vous déjà rêvé que vous aviez un bébé dans les bras, et que vous ne saviez pas comment vous en occuper ? ou pire, qu'il était à moitié mort ?...

Ce bébé, c'est vous bébé. Un petit être qui n'a pas reçu les preuves d'amour dont il avait besoin. Mais il n'est pas trop tard pour briser le mauvais programme et renouer avec la saine nature. Pas trop tard pour redevenir cet être humain complet, et compatissant, que vous étiez potentiellement en naissant.

Si les pleurs des petits enfants provoquent en vous exaspération et colère, c'est qu'on a été exaspéré par vos propres pleurs de bébé. Si le mot "bébé" vous paraît injurieux (un synonyme de méprisable), c'est que vos besoins de bébé n'ont pas été reconnu et validé.

Alors faut-il s'apitoyer et déplorer un dégât irréparable ?...

Non, parce que tous les dégâts sont réparables. à condition bien sûr de les mesurer, de les connaître : pas de pardon libérateur, pas d'absolution chaleureuse sans connaissance et aveu. Pas de liberté sans savoir.

Le vieux dicton reste toujours vrai :

"Vous connaitrez la vérité... et la vérité vous libèrera."

10 juillet 2009

Que faut-il faire pour sortir de dépression ? (Un mode d'emploi de ce blog)

"On croit trouver l'action qui va nous permettre de sortir de cette tristesse quotidienne et puis on se rend compte que ça ne change rien ou alors un court instant."

Que faut-il faire quand on s'aperçoit qu'une "solution" ne marche pas ?
En essayer tout de suite une autre.
Une plus ambitieuse.

Si un petit changement ne suffit pas, il en faut un plus grand.

Ou du moins, il en faut un d'un autre genre. Et surtout, ne pas se décourager, persévérer.

Mais comme ce conseil est (je l'avoue) très vague, je vais pour une fois vous en donner de plus précis.

Je m'adresse à vous, cher lecteur ou lectrice et ami(e), soit que vous passiez pour ce blog pour la première fois, soit que vous soyez un vieil habitué.

Ce blog est un outil qui peut être très, très utile, mais encore faut-il connaître la manière la plus efficace de s'en servir.

Voici trois erreurs fréquentes :

TROIS ERREURS FREQUENTES

1/ La première erreur, c'est de croire que seuls les messages les plus récents peuvent vous apporter quelque chose. Il n'en est rien. Les problèmes abordés dans ce blog ne sont pas comme les oeufs : ils ne sont pas datés, ni périssables. Chaque post reflète mon évolution psychologique, intellectuelle et spirituelle et mes lectures à un moment précis du temps : quand vous remontez dans le temps, vous abordez des strates différentes, à la composition différente.

Peut-être que ce qui vous serez le plus utile maintenant, au stade où vous, vous en êtes actuellement, est enfoui dans les archives de 2006 ou de 2007.

De plus, les posts les plus anciens sont plus empathiques que les derniers, parce qu'à l'époque, je me souvenais mieux de l'état dépressif, que j'avais quitté peu de temps auparavant - (plus ça va, plus j'ai tendance à oublier...) Si vous voulez vous sentir compris, vous avez donc intérêt à fouiller dans les archives.

Dans les plus anciens posts, vous trouverez aussi une utilisation différente du vocabulaire : à l'époque, je n'utilisais pas, ou presque pas, le mot de "dépression", persuadée qu'il n'aidait pas mais au contraire enfonçait dans ce qu'il désigne.

J'en suis toujours persuadée, même si maintenant je me suis résignée à l'employer (dans la mesure où tout le monde l'emploie et que la priorité est de se faire comprendre). Pour apprendre à penser vos états d'âme sans ce mot maléfique de dépression, je vous conseille donc de lire les plus vieux posts : ils vous aideront à conceptualiser autrement votre mal-être.

2/ La deuxième erreur, c'est de lire ce blog et c'est tout.
Or, si vous avez regardez à droite, vous savez qu'il y a une rubrique "ebooks gratuits à télécharger" et "conseils de lecture" (ou bibliothérapie, je ne sais plus).
Si vous voulez vraiment vous aider vous-même - ce qui est le concept de base du développement personnel - lisez les ebooks gratuits et achetez les livres conseillés.

Et ne croyez surtout pas que ce soit un détail.
Ces livres conseillés sont extrêmement importants et utiles - c'est pour ça que je vous les conseille. Ils peuvent faire une différence dans votre vie.

3/ La troisième erreur, c'est de lire un livre conseillé ou deux et c'est tout.
Considérez que vous avez ou même que vous êtes une balance.
Le plateau de gauche (celui de la dépression) est chargé d'innombrables idées, croyances, images, souvenirs, etc. ; le plateau de droite (celui du bonheur) est quasiment vide !

Si vous voulez qu'il l'emporte, ce plateau du bonheur, vous devez le remplir, le charger d'un maximum d'idées, c'est-à-dire concrètement d'un maximum de livres.

Ne lisez pas un livre conseillé ou deux : lisez les tous.
N'ayez pas peur de saturer votre esprit d'idées nouvelles et déstabilisantes : c'est le but ! si vous vous sentez mal à l'aise et nauséeux, secoué par les idées différentes et inhabituelles que vous découvrez, alors, vous êtes dans la bonne voie !... Et ne croyez pas que la voie des lectures soit le chemin de la facilité : il est au contraire très difficile de faire la démarche de se procurer et de lire des livres plein d'idées auxquelles vous n'êtes pas habitué. C'est même l'une des choses les plus difficiles qui soit. Et je parle très sérieusement, d'après mon expérience. Mais c'est aussi ce qui rapporte le plus... à long terme.

Et pour conclure : mettez vos commentaires et vos questions, ça rend service à tout le monde (à vous, à moi, aux autres lecteurs qui ont les mêmes questions que vous mais qui ne les posent pas).

Quelqu'un d'heureux peut-il tomber en dépression ?...

C'est une bonne question et je n'y répondrai ni par "oui", ni par "non".

En effet tout dépend de ce qu'on entend par "heureux" et par "tomber en dépression".

Il y a deux sortes de bonheur :
- le fragile et mystérieux ;
- le solide et compris.

Fragile, parce que mystérieux : une bouffée de grâce, un cadeau divin, un instant de perfection soustrait au cours habituel du temps. Il arrive et part sans qu'on ait rien compris ni à son arrivée, ni à sa fuite. Il laisse après lui la nostalgie de sa présence. Il est don - il est réminiscence - il est déploiement subtil d'un parfum plus pur que ce qui respire habituellement sur cette terre.

Ce bonheur-là est très beau, mais trop incompréhensible ou du moins incompris pour qu'on fonde quoi que ce soit sur lui. Qui y compte, compte sur l'ineffable et l'évanescent. Qui y compte, bâtit sa maison sur de l'air.

Le solide et compris est un bonheur rationnel.
Un bonheur explicable et expliqué.
Celui-là est plus solide et durable que l'autre... à condition que les raisons soient bonnes.

Je suis heureux parce que je suis en bonne santé et que mon compte en banque est bien garni n'est pas forcément un bonheur solide.
La raison avancée est plutôt une raison de reconnaissance et de gratitude qu'une raison de bonheur, même si les deux sont liés.

Le bonheur solide est plus solide que ça.
Plus ancré dans la réalité que ça.
Plus durable que ça.

Car la santé s'enfuit et le compte en banque se déplume, et alors... quoi ?...

Quelqu'un qui est heureux pour de bonnes raisons bien solides - des raisons explicables et communicables et rationnelles - est à l'abri de la dépression inexpliquée.

Mais il n'est pas à l'abri du chagrin et de la tristesse. Il n'est pas à l'abri du deuil.

Personne n'est à l'abri de la mort - ni de la sienne, ni de celle des autres. Et perdre quelqu'un qu'on aime c'est inéluctablement souffrir. Mais quand on est heureux du bonheur solide, même cette souffrance-là n'est pas un désespoir. Elle est seulement une très, très grande tristesse.

Mais "quelqu'un d'heureux" peut l'être non parce qu'il a de bonnes raisons de l'être, mais parce qu'il a su garder fermée la malle où sont tous ses problèmes psychologiques, toutes ses questions sans réponses. Son bonheur (un gros bonhomme du genre Sergent Garcia) est assis sur cette malle. Il la maintient fermée de tout son poids.

Mais peut-être qu'un jour les questions et les problèmes qui se débattaient à l'intérieur de cette malle trouveront la force de faire sauter le couvercle et de s'évader dans la Nature... culbutant du même coup le bonheur par terre, le nez dans la poussière.

Et dans ce cas, "quelqu'un d'heureux" tombe en dépression...

La plupart des "gens heureux" sont heureux assis sur des questions et des problèmes. Une question ou un problème de plus, et la malle déborde et le bonheur perd son équilibre : depuis longtemps, depuis toujours peut-être, quelque chose n'allait pas. Mais ils avaient réussi à l'oublier.

Distraction et agitation : c'est ainsi qu'ils évitaient d'ouvrir la malle, la vieille malle noire où sont enfermés leurs premiers doutes, leurs premières interrogations angoissées, celles auxquelles ils n'ont jamais trouvé de réponse convaincante... ni cherché, peut-être !

Faut-il que je conclus ?

Je préfère vous laisser la liberté de tirer la ou les conclusion(s) qui vous paraît la plus logique.

07 juillet 2009

Est dépressif à vie celui qui le veut ?...

Primo, n'hésitez pas à me laisser des commentaires et des questions - ça me motive pour entretenir ce blog (sachant qu'en ce moment j'ai un peu la tête ailleurs).

Personne ne veut consciemment rester déprimé - ou alors c'est très rare.

Par contre, ce qui est beaucoup plus fréquent, c'est de vouloir être heureux mais de ne pas vouloir s'en donner les moyens.

Un peu comme il est fréquent de vouloir être riche, et de se contenter pour atteindre cet objectif de jouer au loto...

Il y a ce qui est de l'ordre du simple souhait (ou voeu pieux) : "ah, si j'étais riche... si j'étais heureux... si j'étais mince... si j'étais en couple..."

Et il y a ce qui est de l'ordre de la volonté agissante - et cette volonté-là se manifeste toujours par des actes.

Donc, pour savoir si vous voulez rester dépressif, regardez ce que vous faites pour ne plus l'être.

Si la réponse est "rien" - alors...

Et si la réponse est "quelque chose", quoi ?

L'important est de faire preuve d'imagination et de sortir du cercle de ses pas habituels, d'innover un peu. Le bonheur demande de l'imagination et de l'audace - au moins un tout petit peu des deux.

Un tout petit peu d'imagination pour penser à faire quelque chose de différent.
Un tout petit peu d'audace pour le mettre en pratique.

Votre tristesse (dépression) n'est pas une condamnation à perpétuité.

C'est le manque d'imagination et d'audace qui en est une.

03 juillet 2009

Immunisée contre la dépression ?

C'est une question que l'on m'a souvent posée : suis-je (d'après moi) immunisée contre la dépression ?...

Je ne suis certainement pas immunisée contre la tristesse. Si par exemple, j'avais un enfant et qu'il mourrait, je serais certainement très très malheureuse.

Idem si mon père, ma mère ou mon mari mourrait.

Mais la dépression tristesse sans cause apparente, ou du moins sans cause connue de moi, est terminée pour moi.

Ce qui a changé, c'est que je sais maintenant qu'il n'y a AUCUN état d'âme sans cause. Et si je ne la trouve pas tout de suite, je la cherche jusqu'à ce que je la trouve.

Je voudrais d'ailleurs revenir sur un point très important.

C'est que la plupart du temps, quand on veut chercher à comprendre pourquoi on souffre, on gratte sa souffrance. Mais ce n'est pas comme ça qu'on comprend d'où elle vient.

Imaginez que vous vouliez connaitre la racine d'une ronce.
Creuser la terre et enfouir votre tête dans le sol ne serait certainement pas le moyen, car alors, vous ne verriez rien que l'obscurité de la terre.

De même avec les souffrances : pour les comprendre, il faut les tirer vers la lumière.

Un exemple.

Vous voulez comprendre ce qui, dans votre enfance, vous a conditionné pour être comme çi ou comme ça... (je ne suis pas sûr que ce soit une quête très constructive, mais partons du principe que c'est la vôtre).

Vous pouvez lire des ouvrages sinistres qui vous mettront le nez dans votre souffrance, et alors vous la sentirez mais vous ne la comprendrez pas, et dans la mesure où vous ne la comprendrez pas vous ne vous en libérerez pas, ou vous pouvez adopter une démarche complètement inverse et lire des ouvrages qui expliquent les méthodes éducatives qui permettent de rendre ses enfants heureux.

Là, vous verrez la différence avec votre propre enfance et vous serez vraiment éclairé.

Pour comprendre le désespoir, il faut étudier le bonheur.

L'univers est régi par des polarités ; la meilleure façon de comprendre pleinement une polarité négative, c'est d'étudier (aussi et surtout) la polarité positive qui lui fait face.

Si vous voulez comprendre ce qui vous manque, cherchez du côté de ce qui est pleinement satisfaisant. Cherchez du côté de l'amour, de la richesse, de la famille, de la spiritualité... - et pas du côté de Cioran ou Schopenhauer!

Mais quand on est prisonnier de pensées négatives, le conseil précédent doit paraître bien creux - si vous êtes tenté de le suivre, faites-le moi savoir, ça me fera plaisir et en inspirera peut-être d'autres.

La dépression, une chance ?...

Il n'y a que deux choses qui peuvent nous motiver à changer :

- l'espoir d'une vie meilleure ;
- la souffrance.

La motivation est maximale quand ces deux forces sont réunies.

La dépression est une chance pour celles et ceux qui en tirent quelque chose : la volonté de changer. Elle n'est une chance que pour eux.

Le désespoir est la matière première d'un changement radical, disait quelqu'un.

Donc, oui, la dépression est une chance - à condition d'en tirer ce qu'il y a à en tirer : la motivation de changer, l'envie de changer, la détermination de changer.

Celles et ceux qui n'en tirent pas ça - celles et ceux qui préfèrent rester là où ils sont, qui préfèrent rester tels qu'ils sont, même si ça fait mal... ceux-là n'ont pas de chance, et n'en auront pas, tant qu'ils n'auront pas compris que la seule manière de goûter au bonheur, c'est (d'abord) de changer, de décider de changer.

Pendant des années, j'ai vécu sans ouvrir la malle pleine de problèmes psychologiques non-résolus que je trimballais partout avec moi. Je disais souvent à ma mère : "Je ne veux pas changer..."

Et c'était vrai.

Il a fallu beaucoup, beaucoup de souffrances pour que je me décide à changer.
Une première fois.
Une deuxième fois.
Une troisième fois.

Jusqu'à ce que j'ai suffisamment changé pour être prête à changer encore plus...

à opter pour un changement encore plus radical !

Et après ce changement radical - le début du bonheur -, il a fallu encore que je change.
Et que je change.
Et que je change encore.

Jusqu'à aujourd'hui ; maintenant le changement est devenu quelque chose d'assez naturel. Quand j'ai besoin de changer sur tel ou tel point, je le décide, puis je mets en pratique ce changement... C'est un processus simple, mais la route pour en arriver là a été longue.

Donc oui, la dépression est une chance - à condition d'en faire une chance par son attitude, c'est-à-dire à condition de se remettre en question, et d'opter pour le changement, condition sine qua non de l'amélioration de soi, et de sa vie.