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13 décembre 2009

Pardonner [suite de la suite]

Lorsqu'il s'agit de pardonner qui on aime (ou qui on ne connaît pas), il est bon de se mettre un peu dans ses chaussures, de voir les choses de son point de vue à lui ou à elle.

L'égocentrisme est rancunier ; l'altruicentrisme est toujours plus indulgent.

Lorsqu'il s'agit de pardonner à - disons - l'homme de sa vie, ou à un inconnu qui s'est montré désagréable dans le métro, ou à un jury qui nous a saqué... l'exercice qui consiste à voir les choses de haut, à imaginer les motifs et les pensées de l'autre est très bénéfique.

Et c'est excellent pour l'ego. ça aide à devenir plus compréhensif, plus indulgent, plus ouvert, plus sage.

Le livre de Dale Carnegie (Comme se faire des amis et influencer les gens) est une bonne aide dans cette démarche, dans cet exercice qui consiste à "voir avec les yeux des autres".

Mais quand il s'agit d'un tyran à qui on s'est toujours identifié, dont on a cru toute sa vie qu'il avait raison - et nous tort - cet exercice n'a aucun sens : on l'a déjà pratiqué pour son plus grand dommage tout au long de son existence.

Là, le défi, ce n'est pas de pardonner mais de voir avec ses propres yeux et d'occuper ses propres chaussures.

C'est pour ça que le pardon peut représenter une fausse piste dans certains cas.

Le jugement intellectuel et moral est libérateur, lorsqu'il s'agit de réintégrer sa personnalité, de se réapproprier sa place.

Pardonner est une manière d'estomper les responsabilités et les torts pour donner à la relation la chance d'un renouveau - mais parfois, l'essentiel est au contraire de déterminer les responsabilités et les places de chacun, de rendre au tyran sa tyrannie, à la victime son statut de victime, et d'occuper enfin la place réelle qu'on a toujours occupé, sans le savoir.

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