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07 avril 2010

Le docteur Maxwell Maltz et le docteur Sigmund Freud

Je me sens extrêmement frustrée de ne pas savoir,  encore, comment vous communiquer sous une forme acceptable, digestible, l'information capitale que j'ai découverte.
Cela concerne de Freud - vous pensez peut-être que la vie du docteur Sigmund Freud ne vous concerne pas directement, et pourtant...
Si vous avez lu Freud, ou si vous croyez à l'inconscient, vous êtes concerné. Directement.
Car toutes les théories de Freud sont une émanation directe de sa vie privée - et tant qu'on ne connaît pas sa vie privée (plus que privée, secrète), on ne peut pas comprendre l'effet réel de ses théories.
L'effet sur soi.
Et je ne parle même pas de ceux qui sont tombés dans la psychanalyse...
Non, je parle de ceux qui croient vaguement, très vaguement, à la pensée freudienne.
Au complexe d'Oedipe, au complexe de castration, à l'inconscient, aux désirs refoulés.

Et me voilà au même point que tout à l'heure... Embarrassée par le poids de ce "secret" que je cherche à rendre public !

Excusez-moi si j'ai l'air de tourner autour du pot, je suis effectivement en train de tourner autour du pot, mais si vous saviez ce qu'il y a dans le pot, vous comprendriez mes hésitations, ou plutôt, vous ne me croiriez pas, vous refuseriez d'en croire vos yeux horrifiés.

Alors je vais continuer de façon désordonnée... jusqu'à ce que j'arrive à dire quelque chose d'un peu plus consistant que tout ça.

Plutôt que de Freud, parlons plutôt, pour l'instant, d'un autre docteur. Un docteur que j'admire énormément : le docteur Maxwell Maltz. Ce chirurgien esthétique est aussi un des plus grands psychologues du XXème siècle. La réputation d'intégrité, de profondeur, de "découvreur" qui est celle de Sigmund Freud, c'est Maxwell Maltz qui la mérite.

Maxwell Maltz a mis au jour dans Psychocybernétique le rôle absolument essentiel joué par l'image-de-soi dans... et bien... tout ce que nous faisons, tout ce que nous réussissons à faire, tout ce que nous échouons à faire, tout ce que nous projetons de faire, tout ce que nous décidons de faire.

Notre objectif à tous, objectif incontournable, est de mettre en accord notre vie avec cette image.

Autrement dit, quelqu'un qui se voit comme un perdant a pour projet (inconscient, mais déterminant) de vivre comme un perdant.

Ce qui devrait vous convaincre de l'intérêt de changer votre image de vous-même, l'intérêt de vous convaincre que vous êtes déjà un gagnant....

C'est une démarche absolument essentielle pour sortir de dépression et plus généralement, pour atteindre ses objectifs : par définition les perdants perdent, donc tant qu'on se voit comme un perdant, inutile de se fatiguer à courir après des buts, il vaut beaucoup mieux consacrer toute son énergie à changer cette image de soi, à se voir comme un gagnant - car dès que cette image de soi est changée, le reste suit très naturellement.

Si vous êtes en couple, je vous conseille donc de dire à votre conjoint qu'il est un gagnant, et de lui demander de vous le dire aussi tous les jours. Vous verrez comme c'est efficace, comme ça change très rapidement votre état d'esprit et vos résultats.

Mais là, j'ai perdu Freud de vue...

Freud, comme tout un chacun, avait une certaine image de lui-même, et comme tout un chacun, s'employait à vivre sa vie de manière ce qu'elle colle, à ce qu'elle coïncide, avec cette image.
Freud ne se voyait pas comme un perdant.
Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il se voyait comme un gagnant non plus - ce n'est pas le mot.
Le grand secret, enfin, ce n'est que la partie la plus acceptable, la plus politiquement correcte du secret, c'est que Freud se voyait comme le diable.

Il ne croyait pas en Dieu, mais il croyait au diable - et il s'identifiait complètement à cette figure.

ça vous paraît peut-être anecdotique, mais c'est que vous n'avez pas encore saisi le rôle et la puissance de l'image-de-soi.

Se voyant comme le diable, Freud faisait tout ce qu'il fallait pour que sa vie soit (à ses propres yeux) une confirmation de cette image.

Vous allez me dire que le fait de fonder la psychanalyse n'a rien d'explicitement diabolique... Mais réfléchissez : est-ce que le diable est sincère ?
Le diable est, par définition, un menteur.
Freud aussi était un menteur.
Son modèle, sa référence, était le diable, et comme son modèle, il mentait sans arrêt.
Ce que sa vie a l'air d'être - ce qu'il a réussi (avec l'aide de nombreuses personnes) à donner comme image apparente, extérieure, ne présente presque aucun point commun avec sa vie réelle, sa vie cachée.

Et me voilà bloquée devant le mur d'incrédulité que j'imagine dans votre propre tête - il n'y est peut-être pas, mais je l'y vois, et il m'arrête.

Souvenez-vous de la tête de Freud sur ses photos : est-ce qu'il n'a pas quelque chose de sinistre ? est-ce que toute la psychanalyse n'a pas quelque chose de sinistre ?

Je change encore de sujet...

Pendant longtemps, je me suis prise pour un monstre. J'avais certainement des prédispositions à me voir de cette manière mais je comprends maintenant que ma lecture de Freud (Freud que j'ai cru) a joué un grand rôle dans cette identité.
Je me prenais pour un monstre parce que d'une part, j'avais la sensation d'être différente des autres, et d'autre part, j'avais la sensation vague mais oppressante d'être habitée par des forces obscures et des pulsions malsaines - depuis que j'avais lu Freud.

J'avais parfois l'impression horrible d'avoir tué quelqu'un - c'était un cauchemar récurrent chez moi. Dans mon rêve, j'avais oublié ce meurtre que j'avais commis, et soudain je m'en rappelais. Une culpabilité ineffaçable et vraiment atroce (qui d'ailleurs me paraît presque incompréhensible aujourd'hui, comme quoi on s'endurcit avec l'âge) m'envahissait de son angoisse...

Ces rêves-là, je les ai tous fait après avoir lu Freud. Pas avant.

Lire Freud est une expérience traumatique, mais on ne s'en rend pas compte - enfin, moi, je ne m'en suis pas rendue compte. Sartre a parlé d'une manière assez évocatrice de l'effet-Freud dans l'une de ces nouvelles.

C'est dans L'enfance d'un chef (nouvelle appartenant au recueil Le mur).

En attendant de retrouver le passage, je réponds à vos objections éventuelles : on n'a pas besoin d'être témoin d'un attentat ou d'être agressé pour être traumatisé. Les idées peuvent causer des traumatismes au même titre que les coups de poings ou d'autres formes plus évidentes de violence. Il y a des idées déprimantes, des idées encourageantes, des idées noires, des idées roses, des idées bleues... et il y a des idées traumatisantes.

Je pense maintenant que les idées de Freud sont traumatisantes - mais comme on y croit, on ne se rend pas compte qu'il y a traumatisme, et on ne fait pas le lien entre l'angoisse, la perte de confiance en soi qui résultent du traumatisme et sa véritable cause : les idées freudiennes.

Bien sûr, il ne peut y avoir traumatisme que si l'on croit aux idées freudienne - et plus on y croit, plus on est traumatisé. Qu'on admire Freud ou pas n'y change rien : on peut aimer son agresseur, ça arrive (syndrome de Stockholm).

J'ai retrouvé la nouvelle... Le personnage n'a pas l'air si traumatisé que ça, mais quand même :

"le jeudi suivant, il lut un ouvrage de Freud sur le
rêve à la bibliothèque Sainte-Geneviève. Ce fut
une révélation. « C' est donc ça, se répétait
Lucien en marchant au hasard par les rues, c'est
donc ça! » Il acheta par la suite l'Introduction à
la Psychanalyse et la Psychopathologie de la vie quotidienne,
tout devint clair pour lui. Cette impression
étrange de ne pas exister, ce vide qu'il y
avait eu longtemps dans sa conscience, ses somnolences,
ses perplexités, ses efforts vains pour
se connaître, qui ne rencontraient jamais qu'un
rideau de brouillard ... « Parbleu, pensa-t-il, j 'ai
un complexe. » [...] Ils prirent l'habitude d'interpréter
leurs rêves et jusqu'à leurs moindres
gestes [...] Lucien était
délivré de ses inquiétudes. Il s'était jeté avec avidité
sur la psychanalyse parce qu'il avait compris
que c'était ce qui lui convenait et à présent il se
sentait raffermi, il n'avait plus besoin de se faire
du mauvais sang et d'être . toujours à chercher
dans sa conscience les manifestations palpables
de son caractère. Le véritable Lucien était profondément
enfoui dans l'inconscient ; il fallait
rêver à lui sans jamais le voir, comme à un cher
absent. Lucien pensait tout le jour à ses complexes
et il imaginait avec une certaine fierté le
monde obscur, cruel et violent qui grouillait
sous les vapeurs de sa conscience. [...] Mais au bout de qùelque
temps, Lucien, quand il était seul et surtout le
soir, commença à trouver tout cela un peu
effrayant. Il n'osait plus regarder sa mère en
face, et quand il l' embrassait avant d'aller se coucher,
il craignait qu'une puissance ténébreuse
ne déviât son baiser et ne le fit tomber sur la
bouche de Mme Fleurier, c'était comme s'il avait
porté en lui-même un volcan. Lucien se traita
avec précaution, pour ne pas violenter l'âme
somptueuse et sinistre qu'il s'était découverte. Il
en connaissait à présent tout le prix et il en
redoutait les terribles réveils. «J'ai peur de
moi », se disait-il. Il avait renoncé depuis six mois
aux pratiques solitaires parce qu' elles l' ennuyaient
et qu'il avait trop de travail mais il y
revint : il fallait que chacun suivît sa pente, les
livres de Freud étaient remplis par les histoires
de malheureux jeunes gens qui avaient eu des
poussées de névrose pour avoir rompu trop
brusquement avec leurs habitudes; « Est-ce que
nous n'allons pas devenir fous ? » demandait-il à
Berliac. Et de fait, certains jeudis, ils se sentaient
étranges : la pénombre s 'était sournoisement
glissée dans la chambre de Berliac, ils avaient
fumé des paquets entiers de cigarettes opiacées,
leurs mains tremblaient. Alors l'un d'eux se
levait sans mot dire, marchait à pas de loup jusqu'à
la porte et tournait le commutateur. Une
lumière jaune envahissait la pièce et ils se regardaient
avec défiance.

C'est une peinture ironique, sarcastique, et la cible est le héros beaucoup plus que la psychanalyse, mais effectivement, Freud donne cette sensation d'être un puits de vice et de perversités. Quand on lit Freud à l'âge de douze ou treize ans, on peut se sentir profondément mal à l'aise et traumatisé de "découvrir" qu'on veut coucher avec sa mère et tuer son père, ou l'inverse quand on est une fille.

Si, par malheur, on éprouve effectivement une hostilité latente à l'égard de son père ou de sa mère, le reste de la théorie paraît d'autant plus vrai et crédible, et on se retrouve à tout croire à cause de ce petit bout qui coïncide plus ou moins avec la réalité.

On dit souvent de Freud et de la psychanalyse qu'elle voit du sexe partout - et c'est vrai. Freud voyait des symboles phalliques jusque dans les parapluies, les cravates et les escaliers, ce qui est grotesque. Mais constater que sa théorie est absurde ne l'explique pas. Pourquoi Freud voyait-il des phallus partout ? Pourquoi supposait-il chez les enfants  un stade anal - autrement dit, de façon triviale, l'envie de se faire... je ne prononce pas le mot ?

"Stade anal", ça sonne bien, mais il faut traduire en vocabulaire ordinaire pour comprendre quel est le message. Pareil pour "séduction" (euphémisme pour viol). Pareil pour "stade oral", à votre avis, ça veut dire quoi, stade oral ? ça veut pas dire "envie de tout mettre à la bouche", non, pas du tout. Dans la perspective freudienne, ça veut dire SEXE oral.

Autrement dit, les enfants sont des obsédés sexuels qui ne demandent que ça... quelle merveilleuse théorie pour les pédophiles !

Mais qui fait des théories merveilleusement commodes pour les pédophiles ?

Vous avez peut-être compris où je veux en venir. J'avance à petit pas, non parce que j'ai peur de calomnier un innocent, Freud se prenait pour le diable, mais parce que l'image de Freud est tellement, tellement éloignée de sa réalité. Il y a une longue distance à parcourir pour combler l'écart.

C'est un cliché et en même temps, c'est tellement vrai : les apparences sont trompeuses.

Surtout dans notre civilisation moderne.

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